Bordeaux : la lente reprise du BTP victime de la crise du coronavirus

Sur la métropole bordelaise comme partout, la reprise des chantiers du bâtiment et des travaux publics se fait doucement. Au cas par cas. La filière espère retrouver une pleine activité début juin.

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Les bureaux d’Eovest ont rouvert lundi. "Pour l’instant, cela se passe bien", confie Frédéric Cazaux, président du groupe qui emploie 250 personnes et réalise 100 millions de chiffre d’affaires. " Pour le moment, on a pas fait reprendre nos sous-traitants. Depuis la semaine dernière, on rouvre chantier après chantier, seulement avec nos salariés. On met en places toutes les mesures sanitaires et l’on s’adapte à chaque projet. C’est une reprise en mode dégradé : Concrètement, il n’y a aucune co-activité. Notre principale incertitude, c’est comment cela va se passer entre nos salariés sur le terrain. Le BTP est un métier difficile. Nos ouvriers ont des familles et des enfants. Le facteur humain est très important. Reprendre le travail, avec toutes les contraintes et consignes sanitaires, demandent donc une gestion délicate, pour que tout le monde le vive bien. On attend donc de voir à l’usage…"

Autre inquiétude : l’impact économique de cette crise du Covid 19. " Evidemment, on va terminer nos chantiers en cours avec des surcoûts extrêmement importants, et dont on ne connaît pas encore précisément la répartition. Le bilan sera forcément mauvais. Mais ce que nous craignons également, ce sont les incidences à venir sur les prochains chantiers. "

Entre les retards, les décalages et les projets gelés, on a aucune visibilité… 
Frédéric Cazaux - président du groupe Eovest -


Le BTP interpelle les maires pour accélérer les permis de construire


L’avenir, c’est aussi la principale préoccupation d’Arnaud Roussel-Prouvost, le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de Nouvelle-Aquitaine : " Cela va être un tsunami pour la filière si on n'a pas d’autorisation d’urbanisme. C’est essentiel. Le BTP représente 10% du PIB. On comprend la problématique des élus sur les ouvertures des écoles mais la crise économique ne peut pas attendre elle non plus. Il faut qu’on puisse se remettre au travail. L’an dernier avec la période pré-électorale des municipales, les maires étaient très frileux sur les permis de construire. Conséquence : on a eu 30% de mises en vente de logements neufs en moins sur Bordeaux. Avec la crise du Covid 19, tout est gelé depuis mi-mars. On ne peut pas se permettre une année blanche. "

Il faut un choc de simplification sur ces procédures pour tenter de rattraper le retard accumulé. Sans quoi le réveil ne sera pas difficile mais dramatique ! 
Arnaud Roussel-Prouvost - président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de Nouvelle-Aquitaine -

 


Un millier d'emplois perdus dans la région

Cette semaine, le taux de reprise des chantiers de promotion immobilière dans la région est de 83%, 40 % pour toute la filière du BTP.  " Et nous serons quasi à 100% début juin. " prévoit Marie Ange Gay Ramos, la présidente de la fédération girondine du bâtiment.
" Pour le moment, cela se passe plutôt bien. Mais je constate par ailleurs un fléchissement des prix. Dans mon domaine d’activité par exemple, l’électricité, nous sommes plus nombreux à postuler sur les lots et certains affichent des prix très bas. Cela montre une peur de ne pas avoir de travail dans les prochains mois.  Mais casser les prix dans notre filière n’est jamais bon signe". D’ailleurs, la profession estime avoir perdu, depuis le début de la crise du Covid 19, 10 000 emplois au niveau national dont un millier en Nouvelle Aquitaine.

 
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