Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a reçu mardi 2 novembre, propriétaires et locataires de la rue de la Rousselle. Quatre mois plus tôt, deux immeubles de cette rue du centre ville s'effondraient.
"Le 21 juin, 11h30, les pompiers et la police qui viennent : "sortez". Nous avons pu retourner deux fois chercher quelques vêtements. Sinon, toutes mes affaires sont là" indique Thomas Drouffe, au pied de l'appartement qu'il occupait, lui et sa famille, rue de la Rousselle."Nous sommes désormais logés dans du précaire, du provisoire mais hélas qui dure."
Son appartement est toujours inaccesible. Quatre mois après l'effondrement de deux immeubles, les gravats bloquent encore la rue.
On a toujours espoir de revenir
Thomas Drouffe et ses trois enfants louent une maison provisoire jusqu'au 15 juin. Après cette date, il devra à nouveau trouver un toit pour sa famille.
"On a toujours espoir de revenir [rue de la Rousselle]. Lorsqu'on nous a retirés de chez nous le 21 juin, on espérait que ce serait pour quelques jours, puis on nous a dit "pour la rentrée scolaire de septembre". Maintenant, on espérait pour Noël mais nous avons compris que ce ne serait pas avant, minimum, cet été" déplore-t-il.
Les propriétaires n'ont pas de droit. Quand ils sont propriétaires occupants, ils doivent partir mais ils restent responsables du bâti.
Thomas Drouffe est dans une situation singulière puisqu'il est propriétaire de sa résidence principale. "Les assureurs nous ont laissés. Nous avons eu droit à un petit chèque de 500 euros et la prise en charge de cinq jours d'Airbnb. Pour quatre mois de relogement, ce n'est pas beaucoup."
Marie Nicolas, juriste-conseil pour l'Agence départementale d'information sur le logement (Adil 33) explique que les propriétaires sont dans une position délicate : "Pour les propriétaires, cela est beaucoup plus compliqué. Les propriétaires n'ont pas de droit. Quand ils sont propriétaires occupants, ils doivent partir mais ils restent responsables du bâti. Ils n'ont pas de protection particulière."
Cent trente personnes interdites d'habitation sont toujours dans l'attente de retrouver un jour leur logement. Et pour faciliter le dialogue avec la mairie, une quarantaine de propriétaires et locataires de cette rue s'est constituée en association, début novembre dont Thomas Drouffe est le président.
Le collectif des victimes et sinistrés de la rue de la Rousselle est né. Il a été reçu mardi 2 novembre par le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic et ses adjoints.
L'adjoint au maire de Bordeaux en charge du logement, Stéphane Pfeiffer, explique : "Nous n'avions jusque-là pas la possibilité d'enlever du gravats sans l'accord de la juge. Nous allons pouvoir commencer cette phase 2."
La phase 2 se terminera début du mois de décembre. Ensuite, un nouvel expert fixera les étapes suivantes. Nous ne pouvons pas avoir de calendrier à long terme pour l'instant
Les débris de pierre et gravats commenceront à être retirés dès la semaine prochaine.