Bordeaux : un million de dollars (et un café) pour les fondateurs de Wanted Community

Les fondateurs bordelais de Wanted Community viennent d'être récompensés par Facebook. Un million de dollars qui devraient leur permettre de financer leurs projets. L'un d'eux, le Wanted Café, vient de voir le jour à Bordeaux.
 

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La nouvelle est tombée ce dimanche. Les trois Bordelais Jérémie Ballarin, Luc Jaubert et Christian Delachet ont été distingués par Facebook dans le cadre de leur Community Leadership program.


Un million de dollars, pour récompenser les communautés les plus inspirantes du réseau social, une somme à laquelle s'ajoute un programme de résidence et d'accompagnement  dans les locaux de Facebook en Californie. Seuls cinq groupes ont été primés dans le monde.  Wanted Community est le seul en Europe. 

 



 

Echange de bons plans


Le premier groupe Wanted est né à Paris en 2011, et avait pour but d'être un échange de bons plans. Le concept a depuis essaimé en France et dans le monde, rassemblant plus de 800 000 personnes.


Dans la capitale, ils sont aujourd'hui 450 000 "Wantediens", contre 125 000 à Bordeaux. Partout le principe est le même : partage de bons plans, conseils en tout genre, et solidarité. Et parfois naissent de belles histoires, comme celle de Josef, SDF, qui a trouvé un logement en 48 heures grâce au message d'alerte postée par un membre de la communauté.

 

"On n'a pas gagné au loto"



La récompense de Facebook représente une belle respiration pour les trois co-fondateurs, qui, après s'être consacrés corps et âmes au projet, peinent à trouver un modèle économique "vertueux", en accord avec leurs valeurs.



"C'est bien sûr une super nouvelle, reconnaît Jérémie Ballarin. Mais on n'a pas gagné au loto avec un chèque d'un million de dollars qu'on va encaisser et garder pour nous, l'idée, c'est d'arriver à une forme d'indépendance et de continuer à faire fonctionner nos projets".

 

Wanted Cafe

Des projets, Jérémie, Luc et Christian en ont beaucoup : l'un d'eux vient de voir le jour à Bordeaux : le Wanted cafe.

"Ce n'est pas un resto, ce n'est pas un bar, ce n'est pas un co-working, ce n'est pas un tiers-lieu, prévient Jérémy Ballarin. Mais pourtant, tout ce que je viens de citer fait partie des usages de ce lieu"
 


Cet endroit atypique, situé rue des Douves, a pourtant tous les attributs du café restaurant branché : un bar à l'entrée, de longues tables pour déjeuner, une cuisine ouverte où s'affaire la cheffe Kika autour de produits venus du marché de Capucins tout proche… L'ensemble est souligné par une décoration soignée et épurée. Les plats sont à onze euros, 14 euros avec entrée ou dessert.

 

Prolongement de la communauté Facebook


Ce qui doit distinguer Wanted Cafe d'un quelconque bar, c'est avant tout son état d'esprit. "C'était pour nous une évolution naturelle de prolonger ce qu'on a fait grâce aux outils de Facebook dans un lieu physique".

 Ici aussi l'entraide et la solidarité sont envisagées sous toutes leurs formes : on prévoit des cafés suspendus pour les plus démunis, et on reverse 2% du chiffre d'affaires à une association bordelaise. Une action participative, puisque ce sont les membres de Wanted qui, après consultation, choisissent l'association bénéficiaire.

"On aimerait mettre en place une carte de fidélité solidaire, explique Jérémie Ballarin. C'est une idée qui nous a aussi  été soufflée par un de nos membres. L'idée : au bout du dixième repas, on en fait profiter quelqu'un dans le besoin"




Voir notre reportage mobile sur le Wanted Cafe
 

Mixité


Le café accueille également des associations pour des événements ou des réunions. "On se retrouve avec personnes qui passent sortant du travail, et d'autres qui travaillent ou militent dans des associations. On a plein de public qui viennent se télescoper, et c'est hyper intéressant".

Pour les trois fondateurs, qui ont réuni leurs économies et contracté un prêt pour ouvrir, la suite s'annonce encore mouvementée, et les défis nombreux. Aujourd'hui, seules trois personnes, dont un des fondateurs devenu gérant du café, touchent un salaire.  

 Parmi les objectifs : vivre du café, ouvrir un lieu plus grand à Bordeaux pour pouvoir accueillir davantage d'événements, ouvrir un espace sur Paris également …  Le tout avec toujours cette idée de modèle économique, sans publicité,  qui "ne serait pas à l'encontre de [leurs] valeurs, et nous permette de nous mettre à 100% sur ce projet".

 

C'est une quête très compliquée, mais on espère bien y arriver

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