Une quarantaine de transporteurs routiers, gérants et salariés, ont effectué une opération escargot sur la rocade de Bordeaux ce samedi 19 mars 2022, contre la hausse des prix des carburants et les mesures jugées insuffisantes du gouvernement.
Des dizaines de camions ont ralenti la circulation sur la rocade bordelaise ce samedi 19 mars au matin dans le cadre d'une opération escargot à l’initiative de gérants de sociétés de transport, accompagnés de salariés. Ils tirent la sonnette d’alarme sur leur situation qu’ils jugent "grave" et "urgente", explique Marc Plantivaux. Ce patron d‘une société de transport indique ne plus pouvoir assurer l’équilibre de son entreprise face aux prix des carburants : "Depuis octobre sur 6 véhicules, j’ai 33 000 euros de gazole supplémentaire. Comment voulez-vous impacter ça ? C’est impossible !"
On met entre 40 et 45 000 euros de carburant par mois sur un chiffre d'affaire d’à peine 90 000 euros. Quand on a payé le carburant, on n'a rien fait parce qu’il reste les salariés à payer, le matériel, les charges, tout. Malheureusement, on est égorgé et là les sociétés sont vouées à mourir avant l’été !
Claude PetitjeanGérant d'une société de transport
Selon eux, les annonces du gouvernement, la veille, sont insuffisantes : en plus du plan de résilience du 16 mars dernier, pour faire face aux conséquences économiques du conflit en Ukraine, l’Etat a annoncé vendredi débloquer 400 millions d’euros pour 520 000 véhicules. Mille-trois-cent euros iront aux transporteurs routiers.
Les annonces d’hier sont complètement dérisoires. Cela ne correspond même pas à notre attente et aux besoins urgents qu’on a aujourd’hui. C’est une goutte d’eau. Mille-trois-cent euros, ça représente 625 litres, même pas un plein de gazole !
Marc PlantivauxGérant d'une société de transport
"On va tous disparaître"
Pour Marc Plantivaux, la seule solution est une revalorisation de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) "C’est la seule chose qui peut nous sauver. Sinon on va tous disparaître", craint-il.
Après avoir fini le tour de la rocade, les transporteurs se sont réunis à Saint-Loubès (Gironde), avant de se quitter en début d’après-midi.
Un temps prévu lundi 21 mars 2022, la mobilisation de l’OTRE (Organisation des Transporteurs Routiers Européens) n’aura finalement pas lieu.
L’organisation considère que les négociations de vendredi 18 mars ont abouti.