La mairie de Bordeaux a annoncé la réouverture des piscines de la ville dès le 1er juin. Une reprise progressive encore sous conditions en pleine crise sanitaire mais très attendue par les nageurs et à l'approche de l'été.
En attendant les mesures qui seront énoncées par le Gouvernement le 2 juin prochain, les communes de la métropole bordelaise se sont mis sur les starting-blocks pour rouvrir leurs piscines publiques. Une date qui annoncera la deuxième phase du plan de déconfinement auquel les établissements de baignade ont bien l'intention de figurer.
Suspendu aux lèvres du Gouvernement
Cette semaine, la mairie de Bordeaux a annoncé la réouverture potentielle de la piscine Stéhélin dès lundi 1er juin, sous réserve d'une autorisation préfectorale. Le bassin extérieur de Caudéran permettrait d'éviter la condensation du virus, laisserait les baigneurs nager à l'air libre et permettrait l'ouverture d'un lieu de fraîcheur en vue des températures à venir.Cependant, la reprise se doit d'être progressive afin de s'assurer du respect maximal des règles sanitaires en vigueur et la préfecture le rappelle, la décision de réouverture se fera par le haut:
A ce stade, aucune dérogation ne sera donnée au compte-gouttes. Un protocole de réouverture national est en cours d'élaboration en accord avec les instances sanitaires. La déclinaison au niveau local ne se fera qu'une fois le feu vert donné.
Préfecture de Gironde
Des piscines tests jusqu'au 15 juin
En attendant ce feu vert, la ville de Bordeaux se tient prête: "la crise sanitaire nécessite que nous prenions toutes les précautions. Il y a donc des passages obligés par lesquels il est évidemment indispensable que nous passions et nous ne ferons prendre aucun risque aux bordelaises et aux bordelais. Néanmoins, nous souhaitons nous préparer autant que possible à cette réouverture des piscines", explique Arielle Piazza, adjointe aux sports à la mairie de Bordeaux. A ce titre, certaines piscines feront partie d'un protocole d'essai afin de s'assurer de la faisabilité des mesures et envisager une ouverture générale à l'échelle du pays. Selon Vincent Debusschère, directeur des sports à la mairie de Bordeaux, "14 établissements sur l'ensemble du territoire national seront sélectionnés pour une phase test prévue entre le 1er et le 15 juin. A l'issue de celle-ci et des décisions prises en conséquences, la mise en place d'un protocole général pourra être appliqué".
Intérieures comme extérieures, la course à la sélection est lancée et la piscine de Caudéran compte bien y participer. Le ministère des sports rendra son verdict dans les jours à venir.
Certaines communes de la métropole disposant de piscines publiques se sont réunies pour réfléchir à un protocole à suivre en cas de réouverture. Diminuer la densité de population dans le bassin à un baigneur tous les deux ou trois m2, mettre en place un roulement en imposant une durée d'1h à 1h30 maximum par personne, réduire les horaires d'ouverture avec une pause nettoyage en milieu de journée, potentielle ouverture des vestiaires, plages horaires dédiées aux clubs de nageurs... La liste est longue mais quelques certitudes tout de même: la fréquentation sera de fait limitée, comme pour les plages, les baignades seront dynamiques (pas question de poser sa serviette au bord de la piscine) et surtout, les gestes barrières devront être respectés.
La piscine, un nid à microbes ?
Les autres piscines, elles, sont dans l'attente de ce protocole sanitaire pour rouvrir leurs portes. Du côté de Talence, la piscine de Thouars attend les recommandations de l'Agence Régionale de Santé:Pour l'instant, nous n'avons eu aucune consigne donnée, ni par le ministère des sports ni par la Fédération Française de Natation, donc pas de réouverture prévue avant au moins mi-juin
Mairie de Talence
Si la Société Française d'Hygiène Hospitalière ainsi que le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) se sont penchés sur la question du développement du virus Covid-19 dans les bassins, aucun résultat n'est disponible à l'heure actuelle.
Un premier constat est néanmoins donné: "l’eau des piscines ne semble pas un lieu de propice pour la survie et le développement des virus. Ceux qui possèdent une enveloppe – virus grippaux ou virus de la famille des coronavirus - sont trop fragiles et survivent trop peu longtemps dans le milieu extérieur pour se transmettre dans les piscines. Ils ne peuvent pas se répliquer en dehors des tissus de leur hôte et ne peuvent pas se multiplier dans l'environnement. Par conséquent, la présence de virus dans une piscine est le résultat d'une contamination directe par les baigneurs, qui peuvent excréter des virus par des rejets fécaux non intentionnels ou par la libération de fluides corporels tels que la salive, le mucus ou les vomissures.", peut-on lire dans le rapport du 24 avril 2020 du HCSP.
Afin de réduire au maximum les risques de contamination, des indications sont énoncées: du côté des établissements, l'entretien et la purge du réseau d'eau froide doivent scrupuleusement être effectués afin d'évacuer les eaux stagnantes accumulées pendant la fermeture, la nouvelle eau doit ensuite être traitée selon les normes du Code de la santé publique puis contrôlée régulièrement, une signalétique rappelant le respect des gestes barrière doit être installée et les capacités d'accueil réduites.
Pour les baigneurs, une hygiène parfaite (douches, passage au pédiluve, absence de troubles respiratoires ou digestifs) ainsi qu'un comportement individuel adapté au temps de crise sanitaire (distanciation physique, port du bonnet, se laver les mains...) sont attendus.