Le vin de Noémie Tanneau a été dégusté par le roi Charles III lors de sa visite à Bordeaux. Une publicité inespérée pour cette jeune vigneronne, installée à Lussac Saint-Emilion, en Gironde, depuis trois ans seulement.
Les yeux rivés sur son écran d'ordinateur, Noémie Tanneau n'en revient pas. "C'est hallucinant ! Comment va-t-on faire ? ", s'interroge-t-elle. Avant reprendre ses esprits. "Depuis hier, on a au moins 70 mails de commandes ! Il va falloir s'organiser", sourit-elle.
Depuis trois jours, la jeune vigneronne de Lussac Saint-Emilion est submergée par les commandes. La raison : une publicité inespérée, survenue une semaine auparavant. Son vin a été choisi pour être dégusté par le roi Charles III à l'occasion de son déplacement en Gironde, le 22 septembre.
"J'ai cru que c'était une blague !"
Tout a commencé par une notification sur son téléphone, huit jours plus tôt. Noémie qui ne se paie pas depuis quatre ans, est alors en proie au doute, prête à baisser les bras. "J'ai reçu un texto du conseil des vins de Bordeaux qui me disait : Noémie, est-ce que ça te dit de faire goûter ton vin au roi Charles ?", rapporte la viticultrice. J'ai vraiment cru que c'était une blague !" Tout est en réalité très sérieux, Noémie Tanneau, a été sélectionnée après avoir remporté le trophée de la vigneronne engagée de l'année 2023. Un label qui récompense les vignerons respectueux de la nature, un thème cher au roi Charles III.
Vendredi 22 septembre, les images du souverain, un verre à la main, sont diffusées sur toutes les télés. Le nom de la viticultrice du château Saint-Ferdinand circule de bouche en bouche.
Je n'aurais jamais pensé ça. Le roi, c'est le meilleur des influenceurs !
Noémie Tanneau, vigneronne à Lussac Saint-Emilionà France 3 Aquitaine
Partie de zéro
La récompense est d'autant plus belle que Noémie Tanneau n'est pas issue du milieu du vin. Ancienne travailleuse sociale, elle achète le château Saint-Ferdinand et ses six hectares de vigne de 2020, non sans difficultés. "J'ai eu un prêt par la banque, je partais de zéro et je n'avais pas d'héritage familial", se souvient-elle.
Une fois le prêt obtenu, il a fallu "repartir de zéro", avec une seule ouvrière viticole. "Je travaille tout le temps, sept jours sur sept. C'est intense". Noémie qui a une fibre environnementale, travaille à développer une production toujours plus engagée et lance trois cuvées, dont la cuvée Source en AOC, dégustée par le roi. "C'est une cuvée superbe, qui n'est que sur le fruit. On n'a fait qu'un élevage en cuve, c'est l'expression même du fruit qu'on a et de ce que la nature nous donne", résume-t-elle.
Aujourd'hui, avec ces quelques images royales, la vie de Noémie Tanneau a changé, du tout au tout, pour son plus grand bonheur. " Quand on part de rien, qu'on n'est pas du milieu du vin et qu'il nous arrive ça, après quatre ans d'un travail acharné, c'est inespéré, se réjouit-elle. Je suis fière de nous, de notre toute petite équipe et de ma famille et mon mari qui me soutiennent depuis le début".