Cinq jours de repos, des températures quasi estivales, en Aquitaine, ce pont du 8 mai lance officiellement la saison touristique. Un soulagement pour les professionnels du secteur après plusieurs rendez-vous manqués à cause de la pluie.
Sur les côtes landaises et girondines, on se croirait presque en été. Avec 28 degrés au thermomètre, les touristes ont pris place. Si la météo est clémente, ce pont de cinq jours est surtout une aubaine pour les professionnels du tourisme. Dans la région, nombre d’établissements hôteliers affichent complet.
"Ça sent les vacances"
En Gironde, le bac qui relie Royan à la pointe du Verdon est un indicateur qui ne trompe pas. Ce mercredi 8 mai, la file de voitures s’allonge d’heures en heures. “Ça fait trois heures que j’attends, mais c'est original et ça sent les vacances”, confie un automobiliste, un peu échauffé par les températures.
Toutes complètes, les navettes n’attendent même pas à quai pour repartir. Une fois rempli, le bac repart, chargé de touristes venus profiter des côtes girondines. “Je viens de courir pour ne pas le louper. Ça aurait le drame de repousser encore cette session surf”, s’amuse l’un d’enter eux, visiblement essoufflé.
Pour assurer la cadence, le nombre d’aller-retour a été doublé ce week-end de mai. Les bateaux transporteront jusqu’à 6000 personnes chaque jour, soit 17 traversées quotidiennes. Il a donc fallu également recruter du personnel, plus tôt que d’ordinaire. “Comme il y a un deuxième bateau, il y a un deuxième équipage et puis il faut aussi compter tous les personnels qui travaillent à terre”, explique Yannick Roussel, le capitaine du navire.
200 000 emplois
Recruter, dans les établissements de restauration et d’hôtellerie, la question est encore présente cette année. Si la capitale est partiellement paralysée par les Jeux Olympiques, l’Aquitaine comme les autres régions de France, s’attend à enregistrer de nouveaux records de fréquentation. “On risque d’avoir du monde. Pour rester attractif, on a augmenté les salaires et supprimé les coupures pour alléger les journées”, avance Franck Chaumès, président de l’UMIH de la Gironde.
Il y a 200 000 emplois à pourvoir en France chaque année.
Franck ChaumèsPrésident de l'UMIH en Gironde
Pour pallier les emplois vacants, les initiatives fleurissent. À Pau, par exemple, un restaurant éphémère, ouvert aux demandeurs d’emploi, a ouvert ses portes le temps d’une journée. En moyenne, 90% des personnes passées par ces initiatives trouvent un emploi dans la restauration.
Du plein air et au vert
Si les hôtels affichent presque complet, les campings ont aussi la côte. À Soustons, les vacanciers d’une semaine sont venus faire le plein de vitamines. “Après l’orage, la pluie et presque de la neige, on vient chercher le soleil”, confie, le sourire aux lèvres, un Ariégois, sur sa terrasse de bungalow.
Ici, tous les hébergements sont réservés durant ces cinq jours de congé. “Il reste quelques emplacements de tentes et camping-car mais ça va se remplir, ce sont plus des réservations de passages”, explique Betty Van der Bij, directrice du camping de l'Airial.
Parmi les vacanciers, des étrangers bien sûr, mais surtout des Français. “Ce sont même surtout des Néo-Aquitains, qui veulent se changer les idées sans faire trop de routes”, illustre Aurélie Bernède, présidente de l'office de tourisme MACS.
Même constat, plus dans les terres, en Lot-et-Garonne. Le tourisme vert et les gîtes ont aussi été pris d’assaut. ‘“Le calme des pierres, les paysages, c’est ça qui nous a attirés”, confie une vacancière, lunette de soleil vissée sur le nez.
Du côté des professionnels, les premiers bilans sont mitigés pourtant. “C’est assez hétérogène sur le mois par rapport à la météo. Mais les grands gîtes tirent souvent leur épingle du jeu, pour des réunions de famille notamment”, explique Gilbert Tovo, propriétaire de gîte et président de gîtes de France 47.
Dilemme de commerçant
Ouvrir, ne pas ouvrir, entre l’envie de faire partie des vacanciers et les craintes d’un faible chiffre d’affaires, les commerçants ont eux été confrontés à un dilemme. À Dax, 50 % des boutiques ont gardé porte close pendant ce long pont du 8 mai.
D’autres, ont voulu tenter leur chance. “La saison débute à peine, on est là pour travailler et se faire connaître”, lance Cathy Dumas. Pourtant, certains le confient. “Hier, j’ai fait une petite journée”.
Configuration idéale, ce pont du 8 mai a indéniablement lancé la saison estivale. Un lancement exceptionnel qui ne se reproduira pas avant 2043.