Vous l'avez sûrement remarqué. De nombreux radars sont hors d'usage. Habillés de gilets jaunes ou recouverts de sacs en plastique. Une nouvelle stratégie qui vise l'Etat et ses rentrées d'argent.
Rares sont les automobilistes qui n'ont jamais pesté contre les radars fixes ou mobiles. Qu'ils soient devenus la cible du mouvement des gilets jaunes n'a donc rien d'étonnant. Et les manifestants interrogés ne cachent pas leur satisfaction :
Ça fait de l'argent en moins dans les caisses de l'état et c'est notre but à nous, gilets jaunes.
" Honnêtement, ça me fait plaisir. Le but était de bloquer toutes les rentrées d'argent au niveau de l'Etat. "
Combien de radars ont ainsi été mis hors d'état de marche ? Difficile à dire. La méthode peut varier. Certains sont recouverts d'un gilet jaune, de sacs. On peut lire parfois "gendarmerie nationale" ou "maintenance technique" sur certains rubans utilisés pour les entourer. A Périgueux en Dordogne, ils ont été taggés.
Mais il n'existe pas de chiffres officiels.
Le site radars-auto.com fait état de "133 radars détruits entre le 16 et le 26 novembre" un peu partout en France mais il s'agit de radars vandalisés, brûlés ou couchés au sol.
Selon certains gilets jaunes, plus aucun radar ne flasherait autour de Libourne.
Sur la rocade, de nombreux fixes ont également été mis hors d'utilisation.
La préfète de Dordogne, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc le reconnaît :
Il y a beaucoup de dégradations de radars et ces dégradation se sont accélérés ces derniers temps.
? Communiqué de presse - Dégradations des radars automatiques : en 2018, en Dordogne, 12 personnes sont décédées à cause de la vitesse. ⬇️ pic.twitter.com/XTBKXSlB7D
— Préfet de Dordogne (@Prefet24) 30 novembre 2018
Dans un tweet, elle rappelle qu'en 2018, 12 personnes ont trouvées la mort sur les route de Dordogne en raison d'une vitesse excessive.
Interrogée par France3 Périgord, elle précise que :
"La préfecture de Dordogne porte plainte systématiquement et remplace le radar endommagé dans les plus brefs délais." dit-elle.Détruire un radar, le dégrader, le tagger, est un fait grave, une infraction.
Yves Albert, le directeur de l'Automobile club du Sud-Ouest ne veut pas penser qu'il s'agisse d'actes perpétrés par des gilets jaunes.
Les gilets jaunes ne sont pas là pour tout casser. Ce sont des gens convaincus de leur démarche et qui se battent pour tous les automobilistes qui en ont marre de payer des taxes aussi exagérées.
Détériorer un radar est considéré comme une dégradation de bien public. La peine maximale encourue est de 45000 euros d'amende et trois ans de réclusion.