C'est un effet des pics de chaleur. Les températures élevées menacent les pneus des vélos. A Bordeaux, où plusieurs épisodes de canicule ont été enregistrés durant l'été, certains ont eu le malheur de trouver leur deux-roues à plat au retour des vacances.
C'est un phénomène peu connu, et pourtant relativement commun lorsque l'on entrepose son vélo dans un endroit chaud. Face à des températures élevées, les pneus peuvent être plus sensibles à la crevaison. Un problème rencontré par certains cyclistes à Bordeaux, où plusieurs épisodes de canicule se sont succédé cet été.
"C'est l'hécatombe. J'ai rouvert lundi, j'ai déjà eu 30 crevaisons dues à la chaleur", assure Paul Fellonneau, gérant de la boutique Rétropédalage, rue Fondaudège.
Lorsqu'il fait chaud, l'air se dilate, ce qui provoque le gonflement des roues. "Ca mène à la rupture des chambres à air, et là, ça crève", résume le commerçant qui assure aussi un service de réparation.
Si le soucis peut être rencontré chaque été, il était un peu plus fréquent cette année selon lui.
Là, pendant la canicule, on a des clients qui ont laissé leurs 5 vélos dans le jardin et qui sont partis 15 jours en vacances. Ils ont tous crevé.
Paul Fellonneau - magasin de vélo Rétropédalage à BordeauxSource : France 3 rédaction WEB
Stocker à l'abri de la chaleur
Certains clients de la boutique Cool Bike, située quai des Chartrons à Bordeaux, ont également connu ce type de mésaventure. Mais il ne représente que "5 à 10%" des causes de crevaison sur ces dernières semaines, explique Francis Thomas, employé du magasin. "On en a eu certains, mais on leur recommande constamment de ne pas laisser leur vélo en plein soleil."
Pour s'en prémunir, il vaut en effet mieux stocker son deux-roues à l'abri de la chaleur. Si ce n'est pas possible, il suffit de dégonfler les roues avant de partir.
En revanche, si vous pédalez par temps chaud et que vous craignez une crevaison, trop dégonfler peut s'avérer contre-productif. "Sinon on peut crever par pincement, donc il y a encore plus de risques", explique l'association bordelaise Vélo-Cité.
Perte de qualité
Selon Paul Fellonneau, d'autres facteurs s'ajoutent à la chaleur pour expliquer les crevaisons. "Il y a eu de grosses pénuries dans le monde du vélo, sur les chambres à air de chez Michelin par exemple. Tout d'un coup c'est revenu, mais pour moi la qualité de fabrication est moins bonne en 2022 qu'en 2021", déplore-t-il.
D'après lui, beaucoup d'autres produits sont devenus plus sensibles à l'usure. Le commerçant cite en exemple un défaut constaté sur des chaînes, commercialisées par une marque avec laquelle il n'avait jusqu'alors jamais rencontré de problème : "sur 150 chaînes montées, j'ai eu 140 retours".