L'énergie solaire et les panneaux photovoltaïques se sont largement implantés dans nos paysages. Mais cette technologie, aussi prometteuse soit-elle, soulève des enjeux de recyclage. En Gironde, à Saint-Loubès, un centre unique au monde s'est spécialisé dans le recyclage des panneaux solaires.
On peut les voir sur les toits, sur les parkings ou supermarchés en ville mais également dans les champs ou sur les granges à la campagne. Depuis les années 2000 et particulièrement depuis 2008 , les panneaux photovoltaïques ont envahi nos espaces avec cette promesse d'une énergie renouvelable, plus propre. Mais, au terme de leur utilisation, évaluée à 25 ans que deviennent-ils ?
Une technologie unique
Depuis deux ans, une entreprise girondine est capable de recycler les matériaux de ces panneaux. Elle utilise une technologie révolutionnaire. L'entreprise ENVIE 2E Aquitaine, basée à Saint Loubès près de Bordeaux, est la seule au monde à avoir développé cette expertise. Elle a traité un millier de tonnes de panneaux en 2023.
Un laminoir, importé du Japon permet d'obtenir un mille-feuille. "Au niveau mondial, on est les premiers à s'en servir de façon industrielle", assure Pierre Tauzin, le responsable du centre de recyclage.
Cette machine nous permet de désassembler les panneaux de A à Z sans casser le panneau et sans polluer les matières les unes avec les autres. Ça nous permet un taux de valorisation bien supérieur à la moyenne.
Pierre TauzinResponsable du centre de recyclage de panneaux photovoltaïques ENVIE 2E AQUITAINE
À la sortie du laminoir, il est possible de récupérer les différents composants. "On va retrouver différentes couches de plastiques, d'encapsulants et puis tous les métaux précieux : de l'argent, du cuivre, du silicium", détaille Pierre Tauzin. Le verre et l'aluminium sont aussi recyclés.
Frédéric Seguin, le directeur général Envie 2E Aquitaine, assure que, grâce à ces manipulations, c'est au total, 95 % du panneau qui peut être recyclé. Ces laminés vont ensuite être envoyés chez un sous-traitant industriel à Grenoble. Mais, il l'assure, l'idée est pour eux "d'avoir cette technologie en Nouvelle-Aquitaine dans moins d'une année".
Une nouvelle vie solaire
En France, Soren est l’éco-organisme en charge du développement de la collecte et du traitement des panneaux photovoltaïques usagés .
Une fois la technologie maîtrisée, il s'agit de trouver des débouchés."Cette matière première secondaire, il faut trouver des gens qui vont l'utiliser". C'est la base de cette boucle vertueuse, précise Nicolas Defrenne, directeur général de Soren. Pour cela, il faut trouver des opérateurs "qui vont faire un travail de qualité", des industriels, "idéalement locaux", mais aussi nationaux, voire européens, pour réutiliser cette matière et faire d'autres produits, panneaux solaires ou non.
Une filière au développement prometteur sans doute puisque le recyclage de ces objets technologiques fait partie des enjeux majeurs, tant environnementaux qu'économiques, auxquels doit faire face la Nouvelle Aquitaine, première région photovoltaïque de France.