Chloroquine : le questionnement des médecins de Gironde sur sa prescription

L’utilisation de l'hydroxycholoroquine, un médicament antipaludique, fait l'objet d'essais cliniques pour connaître son efficacité sur le Covid-19.
Le Conseil de l'Ordre des médecins en Gironde et le délégué régional du syndicat des généralistes MG France s'interrogent sur sa prescription

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Il y a les pro et les anti. La chloroquine est-elle le traitement miracle contre le Coronavirus comme l'affirme l’infectiologue marseillais Didier Raoult ?
Le débat entre experts fait rage dans les médias alors que des essais cliniques sont en cours sur plusieurs molécules dont l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine.

Une certitude : pas d'automédication


En Gironde, sa prescription suscite aussi le questionnement.

Une certitude : il ne doit surtout pas y avoir d'automédication disent le Docteur Fabrice Broucas, président du Conseil départemental de l'Ordre des médecins et le Docteur Arnaud Gaunelle, délégué régional du syndicat des généralistes MG France. Pour ce dernier : 

Dans la lutte contre le Covid-19, nous n'avons pas de retour sur la dangerosité de la chloroquine. Nous connaissons ses effets indésirables en présence notamment d'antibiotiques lors de prescription dans d'autres traitements. (...)
Nous sommes un syndicat de généralistes : nous ne nous substituons pas aux organisations savantes et nous attendons des recommandations officielles sur l'usage en médecine de ville.
Nous risquons de faire plus de mal avec un traitement mal utilisé.

 

Arnaud Gaunelle ajoute :

L'autre soucis de ce débat actuel, c'est de créer une panique en ville et de mettre sous tension les stocks de placénil (chlorodoquine) alors que des patients ont besoin de ce traitement pour d'autres pathologies.

Beaucoup de questions sont posées aujourd'hui par les patients lors des consultations constate ce médecin généraliste qui exerce dans l'agglomération bordelaise.
Il ressent une certaine pression pour sa prescription.
 

 

Pas d'utiliation recommandée... sauf exception


Le haut conseil de santé publique recommande de ne pas utiliser de chloroquine en l'absence de recommandation, à l'exception de formes graves, hospitalières et sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte a affirmé ce lundi 23 mars Olivier Véran, le ministre de la Santé.

La chloroquine est utilisé depuis 70 ans, principalement dans le traitement préventif et curatif du paludisme.
Son dérivé, l'hydroxychloroquine (Plaquénil), est notamment prescrit pour traiter des lupus.
La liste des effets indésirables de la molécule est conséquente. D'où la dangerosité d'une automédication.
  

"Il faut dépister massivement"


Le Docteur Fabrice Broucas, président du Conseil départemental de l'Ordre des médecins en Gironde,  reçoit des appels de médecins, au contact de patients atteints de Covid-19 ou potentiellement contagieux, pour un avis sur la conduite à tenir

Ces professionnels de santé se demandent s'ils ne devraient pas prendre en préventif de la chloroquine, explique-t-il. Mais en l'absence de certitude, il faut s'abstenir.


Face à cette crise sanitaire grave, le Conseil départemental de l'Ordre reçoit également de nombreuses propositions de service de la part de médecins retraités ou d'étudiants en médecine pas encore thésards. Ils sont ainsi recensés sur un listing complémentaire à la réserve sanitaire nationale.

L'enjeu prioritaire est aujourd'hui le dépistage ajoute le Docteur Fabrice Broucas.
Il n'est pratiqué aujourd'hui que sur les cas hospitalisés alors qu'il faut un dépistage massif du Covid-19.
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