Plus de 80 pompiers ont été déployés pour éteindre l'incendie qui a ravagé ce jeudi matin l'usine Prodec-Metal. Le site, installé dans une zone industrielle entre un circuit de kart et l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, abrite des produits toxiques. Les 1ères données relevées sont "non significatives"
Le feu a pris aux alentours de 5h45 ce jeudi matin. Les pompiers ont réussi à le maîtriser en milieu de matinée. "Au plus fort de l'action, plus de 80 sapeurs-pompiers étaient déployés appuyés par 5 engins pompe et deux échelles aériennes. Le tout associé à des moyens spécialisés en risque technologique" détaille le chef du service communication du SDIS 33, le capitaine Mathieu Jomain.
Risque de pollution chimique
Le site, spécialisé dans le traitement de surface des métaux, est soumis à autorisation préfectorale et fait l'objet d'inspections régulières. Parmi les produits dangereux entreposés dans les ateliers, les pompiers redoutaient l'acide. "C'est pour ça que l'on a réalisé des prélèvements toxicologiques. Nous avons les résultats de ceux effectués ce matin dans un rayon de 2 km, les données sont non significatives" affirme le capitaine.Pour l'heure, 60 hommes restent sur place. Ils s'efforcent d'éteindre tous les foyers résiduels persistants. Ils doivent aussi continuer les prélèvements toxicologiques.
Cependant, selon le capitaine Jomain, "la suite des opération de gestion du traitement des produits va être prise en charge par l'entreprise, accompagnée des services préfectoraux". Des représentants de la DREAL, la direction régionale de l'environnement, sont présents pour suivre l'évolution des risques de retombées toxiques éventuels.
Plusieurs milliers de mètres carrés sont partis en fumée. Les ateliers de production ne sont plus opérationnels et les 35 salariés du site risquent fort de se retrouver au chômage technique. La direction refusait de répondre à nos sollicitations ce matin.
Une société victime de multiples incidents
Outre l'acide, Prodec Metal utilise de nombreux produits potentiellement toxiques. En janvier dernier, une soixante de pompiers avaient dû y intervenir pour une fuite de cyanure. 300 litres s'étaient échappés des cuves et cinq employés avaient dû être hospitalisés après avoir été victimes de maux de tête et de vomissements.
En 2011, c'est un autre incendie qui frappait la société. L'usine, alors installée à Canéjan, avait entièrement brûlé. La direction avait alors décidé de construire de nouvelles installations à Mérignac, dans la zone industrielle de l'Aéroparc afin de se rapprocher de ses clients. L'ouverture a eu lieu en 2014.
L'entreprise, qui compte plus de 5000 mètres carrés de surface, travaille notamment pour le secteur aéronautique en participant à l'aménagement intérieur des avions. Elle traite aussi les pièces de monnaie ou la bijouterie.
Elle recouvre les surfaces métalliques d'or, de nickel ou d'argent, entre autre.
Regardez le reportage de Karim Djbali et Pascal Lecuyer qui se sont rendus sur les lieux du sinistre dans la matinée :