La préfecture de Nouvelle Aquitaine renforce les effectifs pour faire appliquer le confinement.
Mais deux syndicats de policiers demandent aux forces de l'ordre d'invoquer leur droit de retrait tant qu'ils n'auront pas l'autorisation de porter des masques lors des contrôles de déplacement.
25000 contrôles de véhicules et piétons ont été menés dans le département par les policiers, gendarmes et CRS depuis l'entrée en vigueur du confinement pour lutter contre la propagation du Coronavirus.
"Trop de situations manifestement exagérées"
Ce bilan est dressé ce jeudi 19 mars par la Préfète de Nouvelle Aquitaine qui promet un renforcement des sanctions.
Fabienne Buccio annonce des policiers et gendarmes supplémentaires pour multiplier les points de contrôle en ville, sur les routes ou le littoral.
Cinq escadrons de gendarmerie et deux compagnies de CRS (plusieurs centaines d'hommes) viennent renforcer les effectifs en Nouvelle Aquitaine, notamment deux en Gironde, une supplémentaire à Bordeaux, une dans les Pyrénées-Atlantiques et une dans les Landes.
Trop de situations sont manifestement exagérées selon la Direction départementale de la sécurité publique.
Doublement des appels au 17 Police secours à Bordeaux
Depuis la mise en place du confinement lundi 16 mars, un autre phénomène interpelle les autorités : la multiplication des appels à Police Secours.
Le standard du 17 à Bordeaux a enregistré deux fois plus d'appels que la normale pour la seule journée du mercredi 18 mars.
La grande majorité des interlocuteurs demande des renseignements en lien avec le confinement.
Sur ces 1200 appels, moins d'une centaine ont necessité une intervention, en majorité pour tapage et conflits conjugaux.
"Nos collègues se sentent sacrifier !"
Quelques heures avant l'annonce de ces renforts, deux syndicats de policiers en Nouvelle Aquitaine (SGP Police et Alliance Police nationale) ont tapé du poing sur la table pour exiger le port de masque de protection lors des contrôles d'identités et de déplacements dérogatoires.
Le secrétaire régional d'Alliance Police Nationale appelle ainsi ses collègues à exercer leur droit de retrait.
Eric Marrocq ne comprend pas pourquoi par exemple les policiers espagnols à la frontière française sont équipés de protection contre le Covid-19 et pourquoi ces masques ne sont pas systématiquement autorisés pour la police nationale française.
Nos collègues se sentent sacrifier.
Les risques de contamination sont multiples et notre hiérarchie ne nous donne pas le droit de porter un masque pour éviter un climat anxyogène, sauf lors d'interpellation à risque.
Qui ménera les missions de police si nous sommes contaminés ?
Et d'ajouter :
Nous lançons un ultimatum à notre hiérarchie : nous voulons être autorisé à porter un masque pour effectuer les contrôles du confinement.
Encore du monde dans les TGV entre Paris et Bordeaux
Ces mesures de renforcement des contrôles sont annoncées alors que les liaisons TGV entre Paris et Bordeaux continuent d'apporter de nombreux passagers.
Constat fait par l'une de nos équipes de reportage ce jeudi 19 mars en gare Saint Jean.
Des voyageurs interrogés confient rejoindre des proches ou une résidence secondaire. Ils se disent prêt à payer 135 € d'amende en cas de contrôle pour le non respect des déplacements dérogatoires.
D'ici la fin de la semaine, l'offre de transport sur les grands trajets sera encore réduite pour limiter la propagation du virus a annoncé Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat aux Transports au micro d'Europe 1.