Le confinement vécu au sein d'une famille nombreuse

Etre six ou sept dans une maison sans quasiment sortir, voilà une expérience inédite pour ces familles nombreuses. Deux d'entre elles nous racontent leur confinement. Les devoirs, les tâches ménagères, la gestion des querelles entre enfants, c’est parfois plus compliqué...

Société
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Sophie Morel et Benoît Morel sont les parents de cinq enfants, âgés de 5 à 15 ans.
Ils sont scolarisés à Bordeaux, de la maternelle jusqu’au collège. Cette période de confinement a bien sûr bouleversé leur quotidien.

Benoît, 40 ans, est conseiller funéraire. Il n’a pas cessé son activité. Pour lui, rien n’a changé …ou presque.
Sauf pour sa femme, Sophie, 43 ans, kinésithérapeute. Son cabinet médical ayant fermé ses portes, elle reste à la maison pour s’occuper de ses cinq enfants.
Et elle ne chôme pas, bien au contraire.

C’est vrai que, comme tout le monde, on ne s’y attendait pas. Cela nous est « tombé » dessus, on n’avait pas du tout imaginé vivre une telle situation. C’est brutal. Mais on n’a pas le droit de se plaindre, car on a la chance d’avoir une maison avec un jardin, situé dans un quartier tranquille. Dès l’annonce de l’arrêt des cours, nos enfants ont tous éclaté de joie : « Vive les vacances ! » mais nous avons très vite fixé des règles.
Le matin, je déjeune d’abord tranquillement avec mon mari avant qu’il ne parte au travail vers 8 heures 30. Je réveille alors les enfants, un peu plus tard que d’habitude, pour qu’ils démarrent leurs cours à distance.


Commence alors une journée bien remplie pour tout le monde, et surtout pour Sophie.
Les deux grands, Augustin, 15 ans, et Héloïse 12 ans, sont plutôt autonomes. Ils étudient à l’étage dans leurs chambres respectives.

Au début, on avait beaucoup de travail, maintenant les profs ont allégé nos emplois du temps. Ce qui me plait, c’est que je travaille plus à mon rythme, je me sens plus autonome. C’est bien.
Augustin.

Les plus petits s’installent dans la salle à manger et travaillent ensemble avec moi.

Tous ont reçu des consignes de la part de leurs profs. 

Le problème, ce sont les écrans :  ils passent beaucoup de temps devant. Nous avons quatre ordinateurs. Parfois, pour la répartition, c’est compliqué. J’interviens, sinon, ils finissent par se les arracher des mains.
Sophie la maman


Puis c’est la pause en milieu de matinée : " Nous avons la chance d’avoir un jardin, les petits et les grands vont se dégourdir les jambes. Je pousse les grands à quitter leurs chambres pour s’aérer et ne pas rester devant l’ordinateur ou sur le téléphone portable. Pendant ce temps, je prends un café, histoire de souffler un peu."

" C’est plus fatiguant que d’aller travailler !"

Un groupe qu’il faut divertir mais aussi faire manger : la mère de famille avoue qu’elle n’a pas l’habitude de faire la cuisine pour autant de personnes à midi. Heureusement, chacun met la main à la pâte. Menus simplifiés pour familles nombreuses.

La pause déjeuner dure plus longtemps qu’en temps normal. 14 heures 30 : reprise des cours pour les plus grands. Les plus petits peuvent jouer ou finir leurs devoirs.
 


Pour Augustin, 15 ans, " Le plus dur, c’est l’absence de copains. Heureusement il y a le téléphone et les réseaux sociaux pour échanger avec eux ".

Et puis dans ces circonstances inédites, ils apprécient d’avoir des frères et sœurs. Pour l’instant, les disputes sont rares.
" Quand ils ne font pas leurs devoirs, mes enfants jouent beaucoup ensemble. Les plus petits peuvent s’amuser dans leurs chambres. Au programme également, atelier pâtisserie l’après-midi pendant que les plus grands continuent leurs devoirs".

La fin de la journée est classique : douche, repas et « dodo ». Les petites se couchent à 21 heures, les ainés à 21 heures 30.

« Je suis très occupée mais moins stressée et pressée que d’habitude, je prends plus de temps avec eux, mais je reconnais que c’est plus fatiguant que d’aller travailler. Même si dans l’ensemble, le confinement se passe bien. Il y a des bons mais aussi quelques mauvais moments : quand il ne fait pas beau et que tout le monde est à l’intérieur, c’est compliqué !! " .

Le confinement a aussi de bons côtés. D’habitude le matin, c’est toujours la course pour les préparer à aller à l’école. C’est un peu comme être en vacances mais à la maison. « Mais il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps » prévient Sophie.
 


L’école à la maison, la promiscuité 24 heures sur 24. C’est encore plus difficile quand il faut jongler avec le télétravail. C’est le cas de la famille Borderie Webb : le père, la mère et leurs quatre enfants, quatre garçons, Samuel, 15 ans, Albin, 13 ans, Victor, 10 ans et Zadig, 3 ans.

Tous habitent dans une grande maison à Ambarès et Lagrave en Gironde.
 

Renaud Borderie est expert en prise de parole en public. Il continue de donner des cours par visio-conférence. Sa femme est enseignante pour les primo-arrivants,  elle s’occupe en ce moment des enfants des soignants.
Elle n’est donc pas à la maison tous les jours.  Les deux parents doivent jongler avec leurs emplois du temps pour s’occuper des enfants. Et ce n’est pas de tout repos.

" Nos journées sont rythmées par les devoirs et la détente : notre grande chance, c’est d’avoir une maison avec un grand jardin transformé en aire de jeux : trampoline, table de ping-pong, terrain de foot, de basket et de hand. L’ambiance est conviviale quand le soleil est au rendez-vous mais dès qu’il pleut, c’est explosif à la maison. " reconnaît Renaud.

" Côté devoirs, nous avons la chance d’avoir le plus grand qui est très motivé et autonome. Samuel est le premier des ados à se lever, dès 6 heures du matin ! Je n’aurais jamais cru ça de lui ! En revanche, nous sommes beaucoup derrière Victor, 10 ans, il faut être plus vigilant pour qu’il se mette au travail.
Quant au plus petit, Zadig, il est souvent en contact avec sa maîtresse. Elle lui envoie photos, dessins et vidéos pour maintenir le lien avec l’école et il est ravi.
Il en a besoin, car à cet âge-là, la socialisation est une étape importante de son apprentissage. Je suis admiratif du travail des enseignants qui font tout pour maintenir le lien avec leurs élèves »
approuve ce père de famille.

Nul doute que ces familles nombreuses vivent ce confinement avec beaucoup d’intensité. Une expérience inédite, et des parents qui ont quand même hâte que ce huis clos familial se termine bien, et au plus vite
 
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