Le gouvernement a deux mois pour mettre en place l’obligation de contrôle technique des deux roues motorisés. Pris de court, motards et professionnels jugent ce délai trop court, et la mesure, trop contraignante.
Les possesseurs de deux roues vont devoir accélérer, pour être au point sur l’entretien de leur véhicule. Jeudi 1er juin le conseil d’Etat a tranché en faveur de la requête de plusieurs associations. Elles demandaient l’application de la loi européenne sur le contrôle technique.
J’ai une moto récente, je n’ai pas d’inquiétude. Mais il va falloir encore payer…
Un motard à Bordeaux
La mise en place dans les deux mois de cette obligation fait grincer des dents dans la métropole bordelaise, où motos et scooters sont privilégiés pour éviter les bouchons. Beaucoup le vivent comme une attaque au porte-monnaie…
« Les motards n’ont pas besoin d’un texte de loi »
Dans l'atelier de Clément Brouzes, le président du Moto Club de Bordeaux, un constat : les motards savent bichonner leur véhicule :
L’usager de la moto n’a pas besoin d’un texte de loi pour prendre conscience de la nécessité de prendre soin de son véhicule et être au plus juste pour assurer sa sécurité.
Clément BrouzesPrésident du Moto Club de Bordeaux
Sur 715 accidents mortels impliquant des conducteurs de deux-roues en 2022, seul 1% était imputable à un mauvais entretien.
Des centres pris au dépourvu
En 2021 le gouvernement avait renvoyé aux calendes grecques la mise en place du contrôle technique des deux roues. Ainsi la grande majorité des centres de contrôle automobile n’ont pas du tout anticipé le retour de celui-ci :
Je n’y connais rien en moto. Je ne me verrai pas contrôler un véhicule deux roues sachant que je n’ai aucun diplôme concernant ce sujet. C’est assez fou de se dire que dans deux mois on va devoir faire des contrôles techniques alors qu’on n’est pas prêts du tout.
Sébastien CamusChef de centre de contrôle technique automobile
Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune affirme que gouvernement appliquerait "bien entendu la décision du Conseil d'Etat". Le calendrier et les modalités d'application doivent être précisés "dans les prochains jours".