Coronavirus : trois soignants de Bordeaux en renfort à l'hôpital de Nancy, "une ville de guerre" témoigne l'un d'eux

Trois soignants de la maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle se sont portés volontaires pour renforcer le CHRU de Nancy débordé par le nombre de patients victimes du Coronavirus.
Leur savoir-faire en réanimation a notamment permis de former dans l'urgence du personnel local.

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Ils sont montés au front dans la bataille du Grand Est contre le Coronavirus.

Trois soignants de la maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle (spécialisés dans la réanimation et l'anesthésie) sont partis épauler leurs collègues du CHRU de Nancy.
Le Centre hospitalier régional universitaire et toute la région Grand Est affrontent la vague des malades du Covid-19 : un millier de patients sont hospitalisés dans les services de réanimation.
 

 

Ils ont formé en urgence des collègues de Nancy aux gestes de la réanimation


Khair-Eddine Bouhoreira est médecin anesthésiste-réanimateur, Thomas Dargela est infirmier anesthésiste (ancien infirmier anesthésiste-réanimateur) et Matthieu Sauzeau est infirmier en soins continus (étudiant infirmier anesthésiste).

Première mission à Nancy, dès leur arrivée le 30 mars : former aux techniques d'anesthésie-réanimation des collègues soignants venus renforcer le service de réanimation du CHRU.

Ces infirmiers sont habituellement dans le service des soins inensifs en cardiologie. Mais face à l'afflux de patients, le service a été transformé en seize lits de réanimation pour les malades du Covid-19.
Les trois soignants bordelais, grâce à leur savoir-faire, ont ainsi enseigné les techniques d'anesthésie-réanimation à leurs collègues des soins intensifs peu aguerris à ces gestes spécifiques.

En une semaine, ces infirmières et infirmiers se sont retrouvés propulsés dans un service de réanimation alors qu'ils ne connaissent rien aux respirateurs ou aux drogues d'anesthésie, explique Thomas Dargela


 

 

"Nancy, c'est ville morte, ville de guerre !"

Ces soignants sont aujourd'hui de retour dans leur hôpital bordelais.
Ces quatre jours dans le service de réanimation ont notamment marqué Matthieu Sauzeau :

A Bordeaux, on ne mesure pas ce que c'est le Covid-19.
Il faut imaginer que Nancy c'est ville morte, ville de guerre !


Dans sa voix, on ressent l'épreuve physique et morale rencontrée par cet infirmier en soins continus, aujourd'hui en formation en infirmier-anesthésiste : 

Les gens là-bas, ils ne rigolent absolument pas car tous les soignants ont quelqu'un de leur famille (ou quelqu'un qu'ils connaissent) qui est touché par le Covid.
Ici, on en est très très loin. Mais c'est dramatique...

L'une des spécificités (et difficultés) de cette pandémie, c'est le temps de réanimation nécessaire pour tenter de sauver les malades les plus gravement atteints.
Cette réanimation demande jusqu'à 20 jours de prise en charge pour chaque patient. Et cela mobilise énormément de personnel 24 heures sur 24. 

Les situations réanimatoires sont durs.
On mesure pleinement la crise sanitaire qui existe en ce moment,
confie Matthieu Sauzeau.
 

Khair-Eddine Bouhoreira, médecin anesthésiste-réanimateur, confie :

Je suis très admiratif de mes collègues de Nancy. Ils travaillent en continu depuis quasiment 1 mois. Je les ai trouvés en forme et toujours combatifs !

 

D'autres renforts de la région dans les zones les plus touchées


Ces trois soignants ne sont pas les seuls de la maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle partis renforcer les équipes du Centre Hospitalier régional universitaire de Nancy.
Deux collègues les avaient précédés de quelques jours.

Et mardi 7 avril, six autres soignants de Bagatelle partiront cette fois-ci pour la région parisienne, elle aussi débordée par le nombre de malades hospitalisés.

Au total, 19 soignants de Bayonne, Dax ou encore Bordeaux ont prêté main forte en ce début avril à leurs collègues de l'Est de la France frappé de plein fouet par la vague de Coronavirus.
Une aide appréciée, comme en témoigne les nombreux commentaires laissés sur les réseaux sociaux.
 
Ecoutez les témoignages de Thomas Dargelat (Infirmier anesthésiste), Matthieu Sauzeau (élève infirmier anesthésiste, infirmier en soins continus) et Khair-Eddine Bouhoreira (Médecin anesthésiste réanimateur) recueillis par Guillaume Decaix et Jean-Michel Litvine
 
 

 

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