Lors d'une conférence de presse vendredi 13 novembre, la préfète de Gironde Fabienne Buccio a annoncé des nouvelles mesures plus restrictives "pour faire respecter le confinement" en Gironde. La situation sanitaire donne "des signes de ralentissement" mais la vigilance reste de rigueur.
"Ce deuxième confinement est aussi important et strict que le premier" a déclaré la préfète de Gironde Fabienne Buccio qui a relayé la difficulté de la gendarmerie et de la police à faire respecter les règles auprès de certains commerçants. Du coup, elle a fait le choix de signer un arrêté plus restrictif qui s'appliquera à tout le département dès samedi 14 novembre.
Des mesures plus strictes pour les commerces alimentaires
"Il a des cas de personnes irresponsables" selon Fabienne Buccio notamment dans certaines épiceries de nuit qui "vendent de l'alcool tard et font renter trop de clients". "Les gendarmes et la police ont du mal à faire respecter les règles du confinement" donc la préfète a choisi de prendre un arrêté qui va plus loin que les mesures annoncées par le Premier ministre Jean Castex dans son point de situation jeudi 12 novembre.Ainsi, dès samedi 14 novembre, dans tout le département de la Gironde, les commerces alimentaires devront baisser le rideau entre 22 heures et 5 heures du matin, la mesure concerne aussi les retraits-livraisons (les clicks and collect). Des mesures qui seront accompagnées de contrôles fréquents, assure la préfecture.
"Je vais prendre un arrêté plus restrictif. Les commerces, restaurants et débits de boissons devront fermés entre 22h et 5h y compris les retraits-livraisons de commande. Cette mesure s'appliquera dès demain à l'ensemble du département".
— Préfète de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde (@PrefAquitaine33) November 13, 2020
Renforcement des contrôles pour faire respecter le confinement
Ce soir, il y aura des contrôles à la gare, sur les routes, la rocade de Bordeaux et aux péages routiers en cette veille de week-end. La préfecture rappelle que les personnes doivent être munies d'attestation de déplacement, et ne pas mélanger les attestations professionnelles et personnelles.Par ailleurs, "Toutes les grandes surfaces ont été contrôlées" selon Fabienne Buccio, "il y a eu des rappels mais pas de problèmes", et les visites de l'Etat sont régulière pour vérifier si tout va bien. La semaine dernière, un millier de visites ont été effectuées dans les commerces, "ce sont les professionnels qui ont été ciblés en priorité".
On n'hésitera pas à fermer les établissements qui ne respectent pas les mesures de ce confinement.
" Le confinement n'est pas moins strict. Les contrôles sont nombreux et ciblés : professionnels, transports notamment à la veille du week-end dans les gares et aux péages et également les citoyens pour vérifier les attestations et le motif de déplacement ."
— Préfète de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde (@PrefAquitaine33) November 13, 2020
Des mesures pour la prise en charge des précaires
Danielle Dufour, directrice de la cohésion sociale de Gironde, qui était présente aux côtés de Fabienne Buccio lors de la conférence de presse sur la situation sanitaire, a indiqué qu'un budget de 4,8 millions d'euros a été alloué pour la prise en charge des précaires en Gironde depuis le début de la crise sanitaire "pour éviter une crise sociale"."Des aides ont été apportées aux associations caritatives à hauteur d'un million d'euros et des chèques alimentaires ont été distribués aux plus démunis", selon la préfecture. Par ailleurs, trois personnes supplémentaires ont été embauchées pour effectuer les maraudes du Samu social, et 300 lits supplémentaires ont été ouverts pour accueillir les personnes sans abri au plus fort de la crise.On a vu de nouveaux publics venir aux distributions d'aides alimentaires depuis le début de la crise sanitaire.
"Il y a eu quelques foyers de Covid, mais pas de contamination de masse, ce qui prouve que les gestes barrière ont été respectés", a précisé Danielle Dufour.
L'auberge de jeunesse de Barbey, près de la gare Saint-Jean à Bordeaux, a été convertie en centre d'hébergement d'urgence spécialisé pour les sans domicile positifs au coronavirus. Sur 35 lits médicalisés, 20 sont actuellement occupés. Les malades sont suivis sur place par des soignants dans les mêmes conditions qu'en milieu hospitalier, selon l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
Quid de la situation sanitaire en Gironde ?
Le directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode, n'a pas donné de chiffres car ils doivent être"consolidés" mais a parlé "d'arrêt de l'aggration" de la situation ( le nombre de cas ralentit) mais cela n'est "pas encore rassurant, c'est trop tôt et on est extrêmement prudents. "L'hôpital devrait encore subir les effets du nombre de cas en augmentation du début du mois de novembre. Il faut six semaines en tout pour connaître la courbe d'incidence de patients et le taux de mortalité", a expliqué le DG de l'ARS.A l'hôpital, la capacité d'accueil est encore importante en Gironde et elle permet de jouer la solidarité avec les départements les plus touchés comme Auvergne-Rhône-Alpes, le CHU Pellegrin de Bordeaux a accueilli une vingtaine de patients Covid ces deux dernières semaines.
#SolidariteCOVID19 l'entraide inter-régionale se poursuit cette semaine avec l'accueil de patients d'Auvergne-Rhône-Alpes. 4 patients transférés en réanimation hier et aujourd'hui au @CHUBordeaux, 1 à la Polyclinique Bordeaux-Nord, 1 à l'HIA R.Picqué, 2 au @CH_MontdeMarsan. ??
— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) November 10, 2020
Les chiffres de l'ARS Nouvelle-Aquitaine de ce vendredi 13 novembre ►
Même si on observe un léger ralentissement de la progression du virus en Nouvelle-Aquitaine, le taux d’incidence régional reste toujours élevé avec 281,5 cas pour 100 000 habitants en semaine 45 (contre 296,5 / 100 000 en semaine 44). Le taux de positivité est en légère baisse de 14,4 % en semaine 45 (contre 15,4 % la semaine précédente). Le nombre de nouveaux cas confirmés reste quant à lui stable à près de 17 000 nouveaux cas.