L'agence de santé alerte : le taux d'incidence est exponentiel en Aquitaine qui s'attend, après les hospitalisations en médecine conventionnelle, à une augmentation des réanimations dans les prochains jours. La Gironde et la métropole bordelaise sont en sursis momentané.
L'Aquitaine à la limite du rouge. 627 patient en médecine conventionnelle dont 87 en réanimations. C'est en quelques sortes l'avertissement des responsables de l'agence de santé régionale ce 26 octobre, lors d'une conférence de presse. Une épidémie "retardée" dans notre région mais pas pour autant enrayée, selon Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
Depuis la fin août (semaine 33),les chiffres des contaminations n'ont cessé d'augmenter mis à part une accalmie fin septembre. Depuis, ils sont repartis de plus belle.
Les Pyrénées-Atlantiques, déjà concernées par des mesures de couvre-feu et de restrictions, ont vu leur taux d'incidence (nombre de cas confirmés pour 100 000 habitants) augmenter de 160% en seulement deux semaines.
Ainsi, les Landes et le Lot-et- Garonne pourraient avoir à adopter des mesures similaires très bientôt.
L'agence de santé a par ailleurs rappelé qu'au 23 octobre, on comptait 223 clusters en cours dont 23 % issus du milieu scolaire (petite enfance, école, universitaire), 20% dans les Ehpad, 15% les entreprises, 11% les établissements de santé et 26 % autrement (famille, loisirs, événements....)
[#POINTPRESSE]?En direct#COVID19 - Les Pyrénées-Atlantiques et la Haute-Vienne ont été classés en alerte maximale avec application d’un couvre-feu.
— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) October 26, 2020
64 : en 2 semaines, le taux d’incidence a augmenté de 160% sur le département.
87 : taux d’incidence de 191,2 pour 100 000 hab pic.twitter.com/irgNYnuCZL
En Gironde
D'après l'ARS Nouvelle Aquitaine, ce lundi 26 octobre, le taux d'incidence en Gironde est de 127, bien au-delà du taux d'alerte fixé à 50. Quant à la métropole bordelaise ses chiffres pourraient bientôt dépasser 150 , chiffre au-delà duquel certaines métropoles ont dû être soumises au couvre-feu.Dans les Landes
Non loin des Pyrénées-Atlantiques, les chiffres des contaminations ont explosé aussi dans les Landes ces deux dernières semaines plus de 150 en taux d'incidence ces derniers jours) laissant augurer, comme dans le département voisin, de nouveaux ajustements pour limiter la prolifération du virus.En Dordogne et Lot-et-Garonne
Ici aussi la progression est forte ces deux dernières semaines avec un taux d'incidence de 100 en Dordogne et un peu moins de 120 en Lot-et-Garonne. Une vigilance qui est de mise car on constate en Aquitaine comme partout en France toujours plus de cas positifs confirmés par les tests.Plus de tests ? de traçages ?
"Tracer, Alerter et Protéger" pour cela il faut donc tester mais aussi identifier et isoler les porteurs du virus.L'ARS Nouvelle-Aquitaine indique ce 26 octobre que nous avons 'consommé" en Nouvelle-Aquitaine 975 000 tests depuis le début de la contamination (RT-PCR) dont 41 765 ont été positifs et que, le cas échéant notre capacité régionale serait de 115 000 tests par semaine.
Des tests RT-PCR dont on connait les résultats dans les 48 heures suivant le prélèvement.
Dans le même temps, une démarche de "traçage" a été menée en complément de ces tests et ainsi 228 000 personnes ont ainsi pu être identifiées (malades ou cas-contacts), par la CPAM et parfois l'ARS via un dispositif de plateforme téléphonique.
Depuis le mois de mai, la caisse primaire d'assurance maladie de Gironde a lancé une plateforme téléphonique pour accompagner les malades. Sept jours sur sept, une centaine de conseillers gèrent en moyenne 400 appels par jours auprès de patients confirmés positifs.
Une prise en charge mais aussi un accompagnement, l'occasion de rassurer parfois. Ce peut être aussi un accompagnement sociale, pour évaluer si la personne peut s'isoler dans de bonnes conditions, et notamment sur le plan économique.
90% des 1200 personnes cas contacts girondins ont été appelés dans les 4h suivant la connaissance du test car il faut aller très vite pour recommander l'isolement du patient durant sept jours.
Regardez le reportage de Karim Jbali et Dominique Mazères.