A Mérignac en Gironde, l'association Ori Haunui propose des cours de danse tahitienne pour tous les niveaux. Une façon de découvrir la culture polynésienne et ses traditions.
"J'ai rencontré mon compagnon à la danse, il fait du Haka." Paréo, fleur à l'oreille, Temanu Haulle, Tahitienne de vingt ans, enseigne désormais à Mérignac près de Bordeaux la danse de son archipel. Pour elle, danser est plus qu'un simple loisir, c'est un moment de partage.
Avec deux de ses belles-soeurs et une amie, elles enchaînent les mouvements de la danse de bienvenue. Elle décortique ses gestes : "Celui-ci dit "venez vers moi pour partager notre culture"." Elle tend alors les bras devant elle, tout en tournant ses paumes plusieurs fois de l'intérieur vers l'extérieur. "Après, nous faisons ce geste pour dire bienvenu" explique-t-elle en plaçant les bouts de ses doigts face à sa bouche avant d'ouvrir les bras, comme si elle mimait l'envoi d'un baiser.
En plus d'être étudiante en licence, Temanu Haulle est professeure de danse. Elle transmet sa culture polynésienne tous les mercredis soirs au centre social de Beutre.
Une évasion sur les plages paradisiaques de Tahiti, bien loin des soirées automnales de Gironde. De quoi faire voyager la vingtaine de participantes présentes ce soir-là qui ont un attachement particulier à ce coin du monde. Nathalie Petit y a vécu trois ans.
J'ai commencé à danser là-bas et ensuite quand je suis rentrée, je n'ai pas voulu arrêter. C'est une passion.
"A travers la danse, on peut faire passer un message"
"Mon papa est d'origine tahitienne. J'ai ma tante dans l'association. J'avais ma grand-mère et ma mère qui dansaient, c'est vraiment familial" raconte Maylee Sensey, danseuse depuis sept ans. "C'est un moyen de m'exprimer différent de l'oral."
Fanny Heinrich, elle, danse depuis cinq ans. C'est pour elle un moment "de lacher prise, de bonnes ondes avec toute la troupe". "J'ai toujours voulu pratiquer une danse qui a du sens, un esprit de communion avec toutes les danseuses et il y a le côté sportif" ajoute-t-elle un sourire au coin. "Cette danse m'apporte du calme" ajoute Joanna Cubières qui danse depuis trois ans.
Cinq années se sont écoulées depuis le départ de Temanu Haulle vers la métropole. Mais elle garde un lien fort avec son île. C'est là-bas qu'elle a tout appris.
A travers la danse, on peut montrer aux autres, faire passer un message via la musique, les gestes, les mouvements, dans le regard, dans l'expression du visage.
"J'ai appris tout cela avec ma famille, on danse beaucoup là-bas, chez mes grands-parents ou sur la plage. On danse n'importe où." confie-t-elle.
La belle-soeur de Temanu Haulle, Vaimiti Klosowski, complète : "Dès que l'on entend de la musique tahitienne, nous sommes obligées de danser."