C'est un soulagement pour les professionnels qui commencent à entrevoir le bout du tunnel. La première date est le 19 mai avec le coup d'envoi pour l'ouverture des terrasses, cinémas, musées dans des conditions sanitaires requises. Les professionnels de la région réagissent.
Mercredi 19 mai : ouverture des terrasses et uniquement des terrasses, à six par table maximum. Pour les professionnels de la restauration, c’est le (tout) début d’un retour à la vie d’avant. Le calendrier annoncé par le chef de l’Etat n’est pas une surprise, des semaines que la réouverture des établissements est en discussion. Mais « on pouvait espérer une jauge intérieure, comme évoqué lors des échanges, car beaucoup de restaurants n’ont pas de terrasses », réagit Laurent Tournier, le président de l’Umih 33.
Comment tenir économiquement ?
« Et pour ceux qui le peuvent, la demi jauge, la distanciation des tables, la météo capricieuse … Cela va être très compliqué de travailler uniquement en extérieur. Comment tenir économiquement ? C’est complexe quand on travaille du frais, qu’on fait venir du poisson, etc… d’être dépendant de la pluie avec un couvre-feu à 21 heures », ajoute le restaurateur. Car à compter du 19 mai, le couvre-feu passe de 19 à 21 heures.
Quelques heures après ces annonces, la mairie de Bordeaux a annoncé renouveler la gratuité et l’extension des terrasses, comme l'an passé où 4 802 m² supplémentaires avaient été octroyés. "Mais d’autres extensions ne sont pas exclues, les demandes qui seront formulées par des restaurateurs et cafetiers seront étudiées, ils sont invités à s’adresser à la Ville." précise la mairie.
Pour alléger leur contribution à l’effort qu’ils consentent et leur permettre une reprise d’activité, j’ai décidé de renouveler la gratuité des droits de terrasses jusqu’au 31 août.
Fonds de solidarité maintenu
Combien seront-ils à rouvrir ? Les restaurateurs auront le choix de remettre les cuisines en route ou pas car le fonds de solidarité est maintenu en l’état. Un soulagement. « Nous sommes tous impatients mais peut être vaut-il mieux attendre encore un peu que les conditions soient réunies ? » explique Laurent Tournier.
Retour des touristes étrangers
Le mercredi 9 juin, troisième phase du déconfinement, tous les restaurateurs et les cafetiers pourront rouvrir. A partir de cette date, les clients pourront consommer à l’intérieur, toujours à six par table maximum. Le couvre-feu, lui, sera repoussé de 21 heures à 23 heures. Ce sera aussi le retour des touristes étrangers soumis au "pass sanitaire". « La problématique du retour des moyens et longs courriers est complexe à réaliser, mais c’est une bonne nouvelle».
Mesures par département
Enfin, à partir du 30 juin, le couvre-feu sera levé, de quoi organiser deux services en soirée. Des mesures nationales pour l’instant, « sauf situation sanitaire départementale dégradée », prévient Emmanuel Macron. Là où le taux d’incidence serait trop élevé (plus de 400 cas pour 100.000 habitants), le gouvernement pourra faire marche arrière.
La territorialisation est une bonne chose, j’espère vraiment qu’on pourra travailler avec moins de contraintes.
Avec 178 cas pour 100.000 habitants, en moyenne, dans la région, au 24 avril, les restaurateurs de Nouvelle Aquitaine peuvent espèrer dérouler le calendrier de l’Elysée.
Les commerces et lieux culturels tels les cinémas et musées, les activités sportives accueillant des spectateurs, pourront reprendre avec une jauge limité à compter du 19 mai.
Les discothèques resteront fermées
Seuls commerces à n'avoir aucune perspective : les discothèques. Même à l'issue du 30 juin, ces établissements resteront fermés. Patrick Malvaes, patron de la Guérinière sur le Bassin d'Arcachon, et représentant des boîtes de nuit au plan national, n'est pas surpris. "On ne s'attendait pas à autre chose". Mais il rappelle surtout que des questions sont toujours sans réponse. "On n'a pas encore trouvé d'accomodement pour les saisonniers d'été. On ne répond pas à nos questions sur les aides. Des gens sont restés au bord du chemin, les dossiers ne sont pas traités."
L'état psychologique des exploitants et de leurs personnelles depuis 15 mois préoccupe, car c'est le seul secteur marchand qui a été fermé de façon continue depuis 15 mois. On ne peut pas dire qu'il a une responsabilité dans la crise.
"Ce qui m'insqiète le plus, c'est de savoir ce qui va se passer avec les bars et les restaurants cet été." Car Patrick Malvaes dénonce encore vivement ce qu'il considère comme "le grand bordel organisé de l'été dernier". Le Girondin raconte être intervenu à de nombreuses reprises auprès des autorités pour "dénoncer ce qui se passait dans les bistros, les rues, les campings". Des soirées où l'on dansait. "On a laissé faire" accuse-t-il encore neuf mois après. Patrick Malvaes prévient : il veillera à ce que "Personne ne fasse discothèque." durant l'été 2021.