Les enseignants préparent le retour des élèves au sein de l’école élémentaire Camille Maumey de Cenon en Gironde, à côté de Bordeaux. En ce jour de pré-rentrée, l’inquiétude demeure face aux difficultés rencontrées pour mettre en place le protocole sanitaire lié au Covid 19.
Près de deux mois après sa fermeture pour cause de confinement, la rentrée à l’école élémentaire Camille Maumey, ce sera jeudi 14 mai pour une soixantaine d’élèves sur les 300 que comptent l’établissement classé en réseaux d’éducation prioritaire.
En CM1 par exemple, seulement 13 enfants vont revenir en classe sur les soixante du cours moyen. Les parents d’élèves en capacité de garder leurs enfants à domicile préférant attendre le 25 mai. Trop d’interrogations subsistent pour lever les inquiétudes dues à l’épidémie.
Alors comment en pratique s’organise le retour en classe pour l’école la plus importante de Cenon ?
Avec un effectif réduit à seulement 20 %, l’option retenue ici, c’est un enseignement en continu. Quatre jours et demie la semaine pour permettre aux jeunes enfants de retrouver leurs repères : classe, enseignant et camarades.
Mais comment adapter l’enseignement, la pédagogie aux mesures barrières imposées par l’épidémie du coronavirus. Réunis durant deux jours, ce lundi et mardi, pour une prérentrée particulière les 22 enseignants du groupe scolaire cenonnais tentent de répondre à cette épineuse question.
Interdit désormais de travailler en groupe, d’envoyer des élèves aux tableaux, de trop s’approcher pour corriger. Y aura-t-il pour travailler assez de matériel pour empêcher les manipulations à répétition ?
L’école c’est la découverte de la vie en groupe, de la créativité, toutes ces mesures nécessaires pour lutter contre le Covid-19 vont à l’encontre de notre cœur de métier : l’enseignement
Emilie Mullier, Représentante FSU SNUipp
Autres gros points noirs, le rythme scolaire. Récréation décalée pour éviter une trop grande concentration dans les cours. Fermeture des jeux. Les mesures d’hygiène à répétition sont autant de freins à l’apprentissage.
Pour les huit professeurs des écoles présents par jour à Camille Maumey la mise en place du protocole sanitaire est un véritable casse-tête. Le lavage des mains par exemple cinq fois par jour, voir plus en cas d’éternuement, s’annonce insoluble avec la condamnation d’un point d’eau sur deux pour respecter la distanciation sociale.
Pour Emilie Mullier, ce retour à l’école est précipité et en tant que représentante du personnel FSU SNUipp elle regrette un manque de consultation des enseignants :
Avec tous ces interdits, nous n’allons plus enseigner. Cela ressemble plus à de la surveillance pénitentiaire qu’à une école.