A Bordeaux, TBM se prépare à reprendre un volume d'activité conséquent tout en s'adaptant aux règles de distanciation
Si le déconfinement est attendu par beaucoup, il s'agira pour certains d'un rendez-vous déterminant : en ces temps de distanciation sociale, c'est même un véritable défi pour les transports en commun. En effet, le risque de voir les usagers déserter les bus et rames de trams est bien réel.
Alors à Bordeaux TBM a décidé de passer à l'offensive : actuellement, la société utilise 30% de son parc, ce chiffre passera à 70% dès lundi. Et pour faire en sorte que les transports en commun ne deviennent pas des "clusters" de coronavirus, la société a pris de nombreuses mesures, au delà du port du masque obligatoire dans les transports et aux abords des arrêts de bus de la métropole bordelaise.
Entre autres une désinfection quotidienne de tous les bus et trams par nébulisation, nettoyage des bancs et plans des abribus, distribution de gel hydroalcoolique par des distributeurs automatiques ou des agents... Mais les mesures ne s'arrêtent pas à la désinfection et au nettoyage, il y a tout un pan d'information et de conseil. Par exemple, des marquages au sol dans les abribus pour inciter à garder ses distances avec les autres usagers, alors qu'à bord des véhicules des rappels aux gestes barrières et des incitations à n'utiliser qu'un siège sur deux seront installés.
A noter en outre que l'achat des titres de transports ne sera pas possible à bord des véhicules.
Des mesures fortes pour lutter contre l'épidémie et rassurer les usagers. Eric Moinier, directeur général de Keolis Bordeaux, ne s'attend pas au retour rapide à une fréquentation normale du réseau :
"L'enjeu, pour le 11 mai, n'est pas de maximiser la fréquentation mais de reprendre un rythme d'offre plus soutenu dans des conditions sereines. Je salue l'initiative de Bordeaux Métropole qui a montré l'exemple en terme d'échelonnement de l'heure d'embauche pour éviter l'heure de pointe, l'instruction aux entreprises de continuer le télétravail tant que faire ce peut... nous ne voudrions pas nous retrouver avec trop de personnes dès le 11 mai. Les universités ne rouvriront pas, il y aura le télétravail, les écoles seront partiellement ouvertes... on n'aura pas beaucoup de monde et c'est mieux comme ça : cela évitera des soucis dans la gestion des flux, des effets de panique qui pourraient apparaître. Notre défi c'est de redonner aux gens le goût des transports en commun, leur montrer qu'avec les désinfections et les mesures prises, on ne prend pas plus de risques dans les transports en commun que dans d'autres endroits. Et ça, ça va peut-être durer un petit peu plus de temps. C'est pour ça qu'il faut être pragmatique, suivre l'évolution des choses... ce qu'on espère c'est qu'on va avoir une reprise des transports en commun avec une fréquentation qui va revenir progressivement à ce qu'elle était au cours des mois à venir. Mais ça peut prendre du temps."
Le plan de déconfinement mis en place par Kéolis prévoit trois phases : première phase ce lundi 11 mai avec 60% à 70% du parc utilisé,; seconde phase le 25 mai avec un passage à 80% ou 90%; puis, finalement, retour à 100% à compter du 14 juin.