À Bordeaux, il passe totalement inaperçu : le cimetière des juifs portugais est le plus ancien de la ville. Classé monument historique en 1995, il a été construit au XVIIIe siècle. La dernière dépouille a été accueillie en 1788. Il surprend par sa sobriété.
C'est un joyaux méconnu de Bordeaux. Entre la place de la Victoire et la gare Saint-Jean se trouve le plus vieux cimetière de la ville. Un vestige du XVIIIe siècle, bien caché derrière une grille et une porte en bois.
C'est un riche commerçant portugais qui fit don d'un terrain à la communauté des juifs portugais de Bordeaux. En 60 ans, près de 800 personnes y ont été inhumées. Aujourd'hui, la nature a repris ses droits et la dernière dépouille a été mise en terre en 1788.
Le lieu surprend par sa sobriété. La religion est stricte : exhumation interdite, hommages floraux proscrits. Seuls les épitaphes et les dessins étaient de coutume.
"Toutes ces tombes sont plates, sobres. Seuls les personnages importants avaient des tombes avec des écrits d'un coté en hébreu et de l'autre en espagnol ou en portugais", explique Jean-Pierre Illouz, gardien du site.
Classé monument historique depuis 1995, le lieu n'accueille aujourd'hui que peu de visiteurs. Car la communauté tend à disparaître :
"Des descendants de juifs portugais, à Bordeaux, il n'y en a plus beaucoup. Il n'y a plus que 10 familles. Les autres personnes ne sont pas intéressées à visiter ce cimetière".
► Revoir le reportage de Youenn Gourlay et Marc Lasbarrères :