Le secteur Elie Gintrac est sous haute surveillance dans le centre de Bordeaux. Ce mercredi 14 février, une nouvelle opération de police a été menée pour démanteler le trafic de stupéfiant qui y a cours. Depuis le début des opérations, 30 000 euros ont été saisis ainsi que 2,6 kg de cocaïne.
Le trafic de drogue était devenu presque banal dans la rue Elie Gintrac, près du marché des Capucins à Bordeaux. La municipalité et les autorités en ont décidé autrement. “Chaque semaine depuis des mois, le secteur donne lieu à des actions coordonnées de la police nationale, en lien avec le parquet de Bordeaux, et de la police municipale”, indique la mairie de Bordeaux.
Des opérations peu ordinaires. "Nous avons eu ce genre d'action dans le quartier des Aubiers, mais c'était ponctuel, après les événements de la Saint-Sylvestre", indique Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité à la mairie de Bordeaux.
#AntiStups 7eme opérations de lutte contre les stupéfiants depuis le début de l'année, rue Gintrac à Bordeaux
— Police Nationale 33 (@PoliceNat33) February 14, 2024
- 3 PVe consommation d'alcool sur la voie publique
- 4 AFD Stupéfiants
- 50 personnes contrôlés pic.twitter.com/WF2Nj3MMK5
200 opérations
Ce mercredi 14 février, une cinquantaine de policiers étaient de nouveau sur le terrain. Ils ont contrôlé “50 personnes” et “saisi du produit stupéfiant”. “Plusieurs amendes forfaitaires délictuelles et contraventions ont été dressées, notamment pour consommation de stupéfiant et d’alcool sur la voie publique", indique la Ville de Bordeaux.
Depuis le début de l’année, 30 000 euros ont été saisis par les forces de l’ordre, ainsi que 2,6 kg de cocaïne. Une trentaine d’amendes y ont également été dressées. Un serrage de vis de la municipalité et de l'État qui vise à “démanteler le trafic de stupéfiant et permettre une préservation de la tranquillité publique”. La préfecture de Gironde, de son côté, assure vouloir "apporter des réponses pénales immédiates, adaptées et effectives".
Point de deal
Depuis des années, cette rue concentre de nombreuses alertes de collectifs de riverains. Des plaintes qui se sont multipliées depuis deux ans, et le Covid. "Ce sont des nuisances sonores qui débutent en fin d'après-midi jusque tard dans la nuit, mais aussi de la saleté. C'est globalement leur cadre de vie qui se dégrade", indique Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité à la mairie de Bordeaux.
Plusieurs personnes ont déposé des signalements et des mains courantes après avoir été verbalement agressées. Fort heureusement, il n'y a pour l'instant pas eu d'agression physique.
Marc EtcheverryAdjoint à la sécurité à la mairie de Bordeaux
Identifié comme "un point de deal", le secteur Elie Gintrac est "intégré au périmètre du groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) Marne/Saint-Jean, dirigé par le procureur de la République", indique la préfecture de la Gironde.
Si la mairie de Bordeaux s'attache à "faire le nécessaire pour améliorer la situation", elle se réjouit de la réponse de la préfecture, "qui a les prérogatives de la sécurité des biens et des personnes au travers de la police nationale". "La relation de ses actions avec le Parquet également permet de mettre en application les peines nécessaires de façon à ce que ces individus soient mis hors d'état de nuire", indique Marc Etcheverry.
Déplacer le problème
En plus de l’installation, au printemps, de caméras de surveillance dans la rue Elie Gintrac, 200 opérations ont, au total, déjà été menées uniquement dans le secteur Gintrac. "Plusieurs équipages sont ponctuellement mobilisés pour ces opérations, dont les groupes de sécurité et de proximité, la brigade VTT et la brigade canine pour la détection de stupéfiants", indique la police nationale de Gironde.
#Sécurité | Bilan de l’opération coordonnée du 14 février rue Élie GINTRAC à #Bordeaux :
— Préfet Nouvelle-Aquitaine et Gironde (@PrefAquitaine33) February 16, 2024
➖ 50 personnes contrôlées
➖ Saisie de produit stupéfiant
➖ Amendes forfaitaires délictuelles et contraventions
➕ d'infos : https://t.co/Rq4t8ee96l pic.twitter.com/559aECcvHu
Une pression peu ordinaire qui n'endiguera pourtant pas le problème du trafic de stupéfiants. "On sait que cette situation peut être synonyme du déplacement de l'activité. Mais s'il y a des chances de mettre un coup d'arrêt à la situation d'Elie Gintrac, on se doit de donner des réponses adaptées", indique l'adjoint à la mairie de Bordeaux en charge de la sécurité.
Les opérations vont se poursuivre dans la rue, ainsi que les voies adjacentes, tout au long de l'année 2024, "tant qu'il y en aura besoin", assure la mairie de Bordeaux.