Diabète : vivre au mieux sa vie d’enfant ou d’adolescent

De plus de plus d'enfants de moins de 15 ans sont atteints de diabète de type 1 que l'on appelle aussi le diabète maigre et qui dure toute la vie. 2.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Regardez notre reportage et les explications d'un spécialiste du CHU de Bordeaux.

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Invité plateau : Pr Pascal Barat, responsable de l’unité d’endocrinologie pédiatrique – Groupe hospitalier Pellegrin, Pôle pédiatrie - CHU de Bordeaux
Date de diffusion : Lundi 7 novembre 2016

Le diabète de type 1 de l’enfant 

La prévalence du diabète en France est d’environ 13.5 cas / 100000 enfants de - de 15 ans. Cette prévalence est en augmentation de 3 à 4 % par an depuis une vingtaine d’années.  Chaque année 50 ou 60 nouveaux patients sont pris en charge dans le service de diabétologie pédiatrique au CHU de Bordeaux. La file active de jeunes patients à l’hôpital des Enfants du CHU est d’environ 300 patients.

La pathologie

La très grande majorité des diabètes de l’enfant et de l’adolescent est de type 1, insulinodépendant (90% des cas). Cette proportion est inversée par rapport à l’adulte où l’on retrouve principalement le diabète de type 2.
L’origine du diabète de type 1 est multifactorielle. Il existe probablement des facteurs viraux, environnementaux qui, chez un individu génétiquement prédisposé, va entraîner une destruction sélective des cellules pancréatiques fabricant l’insuline. En l’absence d’insuline dans le sang, le taux de sucre augmente c’est ce qu’on appelle le diabète.
Il n’existe pas de prévention particulière car ce diabète n’est pas lié à l’alimentation. Lorsqu’un individu est atteint d’un diabète de type 1 les autres membres de sa famille sont un peu plus exposés à développer cette maladie mais il n’existe pas de dépistage fiable, pouvant mener à un traitement préventif.

Traitement et surveillance

Pour faire baisser le sucre dans le sang, il faut donner l’insuline qui a disparu. Le traitement par insuline doit être fait par injections sous-cutanées. Ces injections sont faites plusieurs fois par jour et ne peuvent pas être interrompues. Les besoins en insuline sont variables ; en faibles quantités entre les repas et la nuit et en plus grandes quantités à chaque repas.

Le système de pompe à insuline permet au patient de ne plus s’injecter d’insuline au quotidien mais d’utiliser un système « portatif » relié à son corps par un cathéter et qui délivre de l’insuline en permanence.  Ce traitement est effectué par le patient qui a un diabète ou par ses parents. Le médecin est le conseiller, il doit essayer de rendre autonome son patient dans la gestion de sa maladie.

La gestion du traitement au quotidien implique une surveillance contraignante et régulière. Le patient doit réaliser des glycémies capillaires pour doser son taux de sucre (glycémie) plusieurs fois par jour (4 à 6 fois/jour). Cela lui permet de modifier son traitement et d’adapter ce taux à son activité.
L’objectif du traitement et de ses contraintes est la possibilité de vivre au mieux sa vie d’enfant ou d’adolescent : vie familiale, scolaire, amicale, sportive, amoureuse !

Les risques

Des sensations de malaises peuvent  survenir au quotidien si le taux de sucre est trop bas ou trop haut. L’hyperglycémie prolongée pendant plusieurs années est aussi responsable de complications des petits vaisseaux (microangiopathie) et des gros vaisseaux (macroangiopathie).

La recherche

En diabétologie la recherche médicale est plutôt active. Ces dernières années ont vues émergées la pompe à insuline et un début d’autonomisation de cette pompe, l’utilisation de nouvelles insulines agissant plus rapidement ou de manière plus stable dans l’organisme. Des équipes travaillent sur un double système qui pourrait être autonome : la pompe à insuline qui pourrait faire varier l’insuline délivrée en fonction du taux de sucre du patient. Ce taux de sucre serait évalué en permanence par un capteur porté par le patient.
Enfin les avancées concernent également la surveillance glycémique avec récemment la mise en place de capteur « patché » sur le bras et permettant d’obtenir le taux de glycémie en permanence sans la contrainte des six prélèvements par jour.

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