Les Girondins de Bordeaux, en pleine tension entre leurs supporters et leur propriétaire américain, ont passé sans encombre l'examen comptable de la Direction nationale du contrôle de gestion. La DNCG a annoncé ce jeudi n'avoir pris aucune mesure contre le club.
Pour Bordeaux, cette nouvelle est un soulagement, tant ces dernières semaines ont été agitées sur tous les plans.
La volonté de partir de l'entraîneur Paulo Sousa, qui négocie actuellement les termes de son départ, a prolongé sur les terrains la crise qui couvait en coulisses, marquée par l'opposition des ultras à l'actionnaire, le fonds américain King Street, et la direction du club dont ils demandent la démission.
Début juillet, l'élection à la mairie de Bordeaux de l'écologiste Pierre Hurmic a rajouté à la cacophonie ambiante. Le nouveau maire a estimé qu'un club "ne peut pas se permettre le luxe de se mettre à dos le principal club de supporters et de les traiter avec un tel mépris et une telle arrogance", déclaration à destination du président des Girondins Frédéric Longuépée.
Critiquée à nouveau après la sortie d'un nouveau logo qui a déplu aux fans, la direction du club, dont le déficit oscille entre 40 et 50 millions d'euros selon les médias, jouait gros devant la DNCG, à la fois son avenir et sa crédibilité.
Initialement programmée le 7 juillet, son audition s'est finalement déroulée ce jeudi, avec succès.
Reste le problème de l'entraîneur. Le portugais Paulo Sousa a annoncé aux joueurs son départ. Mais il n'a pas présenté sa démission comme pouvaient l'espèrer les dirigeants du club et ce jeudi matin, il était bien présent au Haillan pour l'entraînement.
Pierre Hurmic : "les Girondins, c'est notre patrimoine"
Le nouveau maire de Bordeaux Pierre Hurmic a réaffirmé hier mercredi sa volonté de rencontrer au plus vite les représentants américains de King Street, l'actionnaire majoritaire.
"Je veux avoir une discussion avec Daniel Ehrmann, représentant de l'actionnaire King Sreet, pour savoir quelle est la politique du club", a indiqué M. Hurmic dans un entretien à Sud Ouest.
"Ils (les dirigeants américains) ont acheté les Girondins pour développer la marque Bordeaux. Ils sont en train de modifier le logo en mettant +Bordeaux+ en gros et +Girondins+ en petit. Moi je trouve bien que le club s'appelle Girondins de Bordeaux", a-t-il justifié.
"La vie du club de foot concerne aussi la municipalité. Le maire de Bordeaux a le devoir de s'intéresser au foot et au rugby, c'est notre patrimoine", a ajouté l'élu écologiste qui avait réclamé le lendemain de son élection le départ du président Frédéric Longuépée, en conflit ouvert avec les supporteurs. "Jusqu'à présent Longuépée n'a pas trop bien réussi", l'a-t-il de nouveau taclé.
Par ailleurs, concernant le stade Matmut Atlantique où il ira car un "maire doit y aller", M. Hurmic qui a répété son souhait de vendre l'enceinte a clarifié sa position.
"Je vais demander à un cabinet spécialisé de calculer l'indemnité qu'il faudrait verser à l'exploitant en cas de sortie. Si cela coûte plus cher de le vendre que de le garder, je ne serai pas kamikaze. Je ne m'entêterai pas si c'est défavorable
au contribuable", a-t-il assuré.