Deux mois après la greffe, leur vie a déjà beaucoup changé. Cet été, Andréa Kiss, maire du Haillan, commune à côté de Bordeaux, a donné un rein à son mari, atteint d'insuffisance après un cancer. Tous deux témoignent en faveur du don d'organes.
Quatre ans de dialyses, trois fois par semaine. Après un cancer des voies urinaires, Jean-François Dessort est atteint d'insuffisance rénale. Une condition qui pèse lourdement sur son quotidien et son énergie. "Ce n'était pas des douleurs, mais un état de fatigue complet, même moralement", se souvient-il.Des conjoints compatibles
Jean-François Dessort espère une greffe de rein, mais la liste d'attente est très longue. C'est pourquoi Andréa Kiss, par ailleurs maire du Haillan, envisage de donner un rein à son mari, et passe des tests pour vérifier leur compatibilité.
Dans le cas des reins, "le risque pour un couple donneur receveur non apparentés (époux, amis) d’être incompatible au niveau du groupe sanguin est estimé autour de 36%" indique l'Agence de la biomedecine sur le site internet www.dond'organes.fr.
Une fois cette étape réalisée, l'équipe médicale doit aussi vérifier la "compatibilité HLA", c'est à dire "que le receveur n'a pas d'anticorps dirigé contre le candidat au don", ce qui est beaucoup plus restrictif.
Par chance, les résultats sont positifs : une greffe est possible. "On est incrédules et contents, parce que c'était tellement improbable ! Il y avait une chance sur je ne sais plus combien de milliers qu'on soit compatibles", sourit Andréa.
Regardez le reportage de Lauriane de Casanove et Sylvie Tuscq-Mounet :
Quels changements depuis la greffe ?
Deux mois après la greffe, le quotidien d'Andréa et Jean-François s'est beaucoup amélioré, malgré les quelques effets secondaires, comme les "tremblements, dûs aux immunosuppresseurs".
Ce qui a changé, ce sont les perspectives
"Je dispose de douze heures de vie sociale en plus par semaine", plaisante-t-il à moitié, avant d'ajouter : "ce qui a changé, ce sont les perspectives, comme de retravailler à temps-plein".
"Si vous avez un insuffisant rénal dans votre famille, faites le test ! Ca permet de retrouver une vie normale pour les deux" souligne Andréa Kiss.
Ce jeudi 17 octobre, c'est la journée mondiale du don d'organes.À l'heure actuelle en France, seulement 15% des transplantations se font avec des donneurs vivants, alors qu'il faudrait atteindre plus de 50% pour répondre aux besoins des malades.
Vidéo : le don d'organes expliqué par l'Agence de la Biomédecine