A Bordeaux le drive-in cinéma très controversé, une initiative jugée déplacée et dépassée

Drive-in Festival propose actuellement chaque soir et pendant 10 jours, 1 film présenté sur écran géant place des Quinconces. Critiqué par la profession, l'idée est aussi considérée comme totalement ringarde par les partisans du "monde d'après."  
 

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Le projet a été porté par un collectif d’acteurs qui a eu l’idée, de faire revivre le drive-in en France. Objectif affiché : aider les salles et les distributeurs en difficulté et garder le lien avec les spectateurs. Résultat: un écran géant de 190 m2 pour l’image, une fréquence radio pour le son et 200 voitures attendues chaque soir à raison de trois personnes par véhicule.

"Hippocrate"," Les invisibles", "Les combattants", "Comment c’est loin", "Tomboy" font, entre autres, partie des films programmés.  

Alors que les salles sont toujours fermées la fédération des cinémas trouve l'initiative très inconvenante et déplore les dérives économiques que cela peut entraîner.

 

Le cinéma, c’est la pluralité de films en salle avec la qualité image et son


A Bordeaux, si certains approuvent, beaucoup se disent surpris par ce festival Drive-in.
Alors que les événements culturels sont toujours interdits et les salles de cinémas fermées, les acteurs locaux n’ont pas été associés à ces soirées. Une initiative nationale qui étonne la profession. Des directeurs d’établissements ont vu naître cette offre culturelle sans aucune information préalable.

Alexis Maljean, le directeur CGR des cinémas Talence et  Bordeaux, par exemple, estime que cette expérience peut exister si elle reste temporaire.
 

La population est en manque de cinéma, elle a besoin de cinéma. Sur le grand Bordeaux c’est 5 millions ½ d’entrées, alors oui il y a bien une attente.



Aujourd’hui, qui dit cinéma dit production laser et qualité son des plus sophistiquées. Alexis Maljean s’interroge sur le sens du cinéma dans une voiture :

«La projection en drive pourquoi pas mais on ne la défend pas. C’est un modèle qui n’est pas le nôtre et qui n’est pas compatible. Pour nous, le cinéma c’est la pluralité : le choix du film (25 à l’affiche), la diversité des horaires et des investissements techniques très haut de gamme. Nous recevons 5 à 6000 spectateurs sur une journée, un public qui a le choix.»

Des directeurs de cinéma qui se disent impatients pour leur part de pouvoir ouvrir leurs salles et proposer une diversité de films soit 35 000 projections dans les meilleures conditions.

 

Le Festival drive-in ne tient pas la route


Ce sont les écologistes bordelais qui se montrent très critiques à l’encontre de ce festival tant par sa dimension culturelle qu’environnementale. Un concept hexagonal vendu clé en main selon eux totalement et dépassé, qui existait aux Etats-Unis dans les années 50-60 mais contre-productif, aujourd’hui, à l’heure où le cinéma-canapé est à la limite plus adapté que le cinéma-voiture. Un concept qui, de surcroît, accrédite l’idée que l’activité culturelle dépend de l’automobile. 
 

Le drive-in festival…Un symbole bien mal choisi pour entrer dans le monde d’après



écrit l’auteure Camille Choplin, et 2 ème sur la liste Bordeaux Respire. 

Il est, selon les verts, absurde de faire venir des voitures en plein cœur de Bordeaux alors que la placede celle-ci se réduit dans les centres villes et de transformer la place des Quinconces en parking géant.

Et si les normes sanitaires sont respectées en ce qui concerne la propagation du virus, les verts estiment qu’il faut, en revanche, tenir compte du risque sanitaire avec la pollution que cela va générer :
« Celui de regrouper 200 voitures dans un embouteillage le temps que chaque voiture valide son entrée et trouve sa place. Sans compter la forte possibilité de faire tourner les  moteurs pour se réchauffer si le froid arrive.»

Bordeaux respire, lui, préfère un cinéma plein air avec transats et espacements de protection, plus écolo, plus convivial et moins prohibitif que les 10 euros par personne et 5 par enfant demandés par l’association organisatrice.
Enfin, les verts auraient préféré que soit imaginé un bel évènement associant tout le tissu associatif local pour relancer l’activité culturelle à la reprise.  

La préfecture, de son côté, a donné son autorisation à partir du moment où la surveillance et la sécurisation des lieux étaient assurés estimant que ce festival servirait d’expérimentation . 
 
Programmation

Attention la programmation peut changer. N’hésitez pas à vous rendre sur le site internet du festival pour voir si des changements de projections ont été opérés.

Samedi 16 mai 21h : « Hippocrate » de Thomas Lilti (2014). Avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin et Marianne Denicourt. Le choix a été fait de lancer le festival avec un film rendant hommage au personnel hospitalier.

Dimanche 17 mai à 21h : « Les Invisibles » de Louis-Julien Petit (2019). Avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky.

Lundi 18 mai à 21h : « Les Combattants » de Yhomas Caillet (2014). Avec Adèle Haenal, Kevin Azais, Antoine Laurent.

Mardi 19 mai à 21h: « Whiplash » de Damien Chazelle (2014). Avec Miles Teller, J.K. Simons.

Mercredi 20 mai à 21h  : « Tomboy » de Céline Sciamma (2011). Avec Zoé Heran, Jeanne Disson, Malonn Levana, Sophie Cattani.

Jeudi 21 mai : « Comment c’est loin » de Orelsan et Christophe Offenstein (2015). Avec Orelsan, Seydou Doucouré.

Vendredi 22 mai à 21h : « La tortue rouge » film d'animation de Michael Dudok de Wit (2016)

Samedi 23 mai à 21h : « Le Grand Bain » de Gilles Lellouche (2018). Avec Mathieru Amalric, Guillaume Canet, Benoit Poelvoorde, entre autres.

Dimanche 24 mai à 21h : « En Liberté ! » de Pierre Salvadori (2017). Avec Adèle Haenel, Pio Marmaï, Vincent Elbaz, Audrey Tautou.
 
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