Arnaud Boissières s’élancera le 10 novembre pour un 5ᵉ Vendée Globe, un record de participations pour le skipper arcachonnais installé aux Sables d’Olonne. La préparation de celui que la flotte surnomme Cali a été compliquée par la collision avec un bateau de pêche deux mois avant le départ.
Que serait un départ de Vendée Globe sans "Cali" ? Depuis 2008, Arnaud Boissières s’est toujours aligné au départ du tour du monde en solitaire. Mieux, il est le seul marin à tous les avoir bouclés, soit quatre circumnavigations successives.
Ce 10 novembre, au large des Sables d’Olonne, le skipper sera bien présent sur son Imoca jaune et bleu, l’ancien Initiatives Cœur de Samantha Davies.
Ce monocoque de 60 pieds (18,28 mètres) est le plus performant avec lequel s’aligne l’Arcachonnais. Équipé de grands foils, le bateau la Mie câline n’est pas de dernière génération. Il a été construit en 2010 pour Michel Desjoyeaux avant de passer entre les mains d’Armel Le Cleach et de Jérémy Beyou, avant Samantha Davies donc. Mais le bateau a été largement remanié et reste très performant.
Après ses 7e, 8e, 10e et 15e places, le skipper ne pourra pas disputer la victoire à l’un des 13 bateaux neufs sur cette édition 2024, mais il pourra jouer les places d’honneur face aux Imoca de même génération.
Le coup de Trafalgar
S’aligner au départ est déjà une première victoire pour les 40 skippers qualifiés. Le parcours de qualification entamé depuis la Transat Jacques Vabre en 2021 est exigeant. "Cali", le surnom d'Arnaud Boissières, n’a pas fait exception à la règle. La préparation du skipper, avec tout de même deux abandons en 2022 et 2024, a connu un coup d’arrêt au pire moment, deux mois avant le départ.
Lors du convoyage du bateau vers Lorient pour le Défi Azimut, dernière course avant le Vendée Globe, le marin a été percuté par un chalutier le 9 septembre.
Une course contre-la-montre s’est alors engagée pour réparer au plus vite. La coque a été sérieusement endommagée juste devant le foil tribord, mais aucune pièce structurante n’a été touchée. Après trois semaines d’un chantier mené au pas de course, l’équipe d’Arnaud a pu remettre l’Imoca à l’eau le 30 septembre et reprendre la dernière ligne droite de sa préparation.
La plus belle des courses
Cette cinquième participation, synonyme en cas de succès de record de tours du monde consécutifs bouclés, illustre la fascination qu’exerce le Vendée Globe sur Cali.
En 1990, Arnaud Boissières alors âgé de 17 ans et atteint d’une leucémie, assiste au départ de la première édition de ce tour du monde si particulier et au triomphe de Titouan Lamazou 109 jours plus tard. Le p’tit gars, qui a fait ses premiers bords, sur le bassin d’Arcachon rêve alors d’emboîter les pas du Béarnais.
Mini-transat, Route de l’équateur (remportée en 2005), Cali débute son apprentissage de la voile hauturière. Et réalise son vœu en 2008 avec sa première participation au Vendée Globe.
Ce parcours exceptionnel, Arnaud Boissières le raconte dans un livre « Le marin du Vendée » (aux Editions du Rocher). L’histoire d’un navigateur au long cours attachant qui après sa maladie a poursuivi ses rêves. Et continue encore aujourd’hui, 4 Vendées plus tard.