Emmanuel Macron à Bordeaux : police, justice et petit tacle politique au lendemain du nouveau remaniement

La visite du Chef de l'État à Bordeaux, ce vendredi 9 février, à l'occasion de la prestation de serment des auditeurs de justice de l'ENM, a été marquée par l'hommage d'Emmanuel Macron à Robert Badinter. Le Chef de l'État a aussi commenté de "péripétie politique" le coup de sang de son allié béarnais François Bayrou.

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Cela faisait quatre ans qu'Emmanuel Macron n'était pas venu à Bordeaux. Son dernier passage en Gironde remontait à l'été 2022, à la Teste-de-Buch, pendant les incendies qui ont ravagé notre massif forestier.

En ce vendredi 9 février, tout juste arrivé à Bordeaux, ses premiers mots vont à Robert Badinter. Emmanuel Macron rend hommage à l'ancien ministre de la Justice, ex-président du Conseil constitutionnel et artisan de l'abolition de la peine de mort, décédé quelques heures plus tôt :

"Il faut tout d'abord avoir une pensée pour son épouse, sa famille. Je veux dire aussi ma peine à titre personnel. La Nation a perdu un grand homme, un très grand avocat, un très grand garde des Sceaux.", déclare le Chef de l'État qui annonce un prochain hommage national.

La crise Bayrou, une "péripétie politique"

La venue du Chef de l'Etat intervient au lendemain d'un remaniement gouvernemental qui aura agité la majorité présidentielle durant un mois, jusqu'au coup de sang du Béarnais François Bayrou. Le maire de Pau, président du MoDem et allié historique du Chef de l'Etat, renonce au dernier moment à rejoindre l'équipe du Premier ministre, Gabriel Attal. 

"Une péripétie politique", réagit Emmanuel Macron, interrogé sur les critiques publiques de François Bayrou sur la composition du nouveau gouvernement. 
"Ce qui importe, c’est l’action au service des Français. Ce qui importe, ce sont les états de service, pas les états d’âme", renchérit le Chef de l'Etat aux côtés du Bordelais Thomas Cazenave, tout juste confirmé au poste de Ministre délégué aux Comptes publics.

Le dépôt de plainte en ligne mis en avant

Emmanuel Macron n'est pas venu seul à Bordeaux. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin et le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti l'accompagnent.
À l'hôtel de police, où il est notamment accueilli par Alain Rousset, le président socialiste de la Région et par Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, coup de projecteur sur le dispositif  "Police Rendez-vous".

Plusieurs commissariats de Gironde testent ce service de dépôt de plainte en ligne depuis mi-décembre. 4000 plaintes ont déjà été posées par ce dispositif novateur dont l'objectif est de faciliter les démarches des plaignants et de fluidifier l'accueil des victimes. Seules les plaintes contre X pour des atteintes aux biens (les vols, le vandalisme, l'abus de confiance ou encore l'escroquerie, y compris sur internet) sont concernées. 

Le dispositif sera généralisé à tout le territoire dès l'été prochain, ainsi que la "visio-plainte". Sur trois millions et demi de plaintes par an, deux millions sont éligibles à cette procédure simplifiée.

Emmanuel Macron

Une prestation de serment très symbolique

Le temps fort de la venue du Chef de l'État, ce vendredi 9 février à Bordeaux, est la prestation de serment de la nouvelle promotion de l'École nationale de la magistrature, au Palais des congrès. Une prestation collective, une première, marquée par une minute de silence en hommage à Robert Badinter.

459 auditeurs de justice composent cette nouvelle promotion. Du jamais vu à l'ENM, seule école française à former les futurs magistrats. L'occasion est donc belle pour le Chef de l'État, devant un parterre de 2000 invités, de rappeler que cette hausse des effectifs est le fruit des ambitions fixées par sa politique pour "réarmer notre justice" avec un effort budgétaire de 11 milliards d'euros d'ici à 2027.

Il faut que notre République rende la justice avec rapidité, efficacité et responsabilité

Emmanuel Macron

discours devant les auditeurs de justice

Face à l'augmentation de ses candidats ces dernières années, l'école nationale de la magistrature est d'ailleurs obligée de pousser les murs. Historiquement installée depuis 1958 dans le centre-ville de Bordeaux, l'école bénéficiera prochainement d'un second site dans le quartier Ravezies comme en témoigne ce reportage de Vivien Roussel et Sébastien Delalot ⇒ 

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Un second site de l'ENM est en chantier dans le quartier Ravezies pour faire face à l'augmentation des effectifs de l'École nationale de la magistrature à Bordeaux. ©F3 Nouvelle Aquitaine

 

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