Enquête pour harcèlement : le député de Gironde Benoit Simian visé par une nouvelle plainte

L’ancien maire socialiste de Ludon-Médoc, déjà renvoyé en correctionnelle pour harcèlement contre son ex-épouse, est visé par une nouvelle enquête. Il aurait contraint une ancienne collaboratrice à dormir dans la même chambre que lui et multiplié les messages intimes entre septembre 2020 et janvier 2021.

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C'est la deuxième fois qu'une plainte est déposée contre Benoît Simian pour harcèlement.

Le député du groupe centriste Liberté et Territoires (LT) de Gironde, qui doit être jugé devant le tribunal correctionnel le 24 mars prochain pour avoir harcelé son ex-femme depuis leur séparation, est cette fois mis en cause dans un dossier visant son mandat de parlementaire comme l'a révélé Mediapart mardi 8 février.

Les accusations viennent d'une de ses anciennes collaboratrices. Selon le site d’information, l’élu de 38 ans aurait notamment contraint son assistante à dormir dans la même chambre que lui lors de déplacements en circonscription en octobre 2020.

Il aurait tenté d’entrer dans la salle de bain pendant qu'elle prenait une douche. Une version contestée par le député en décembre 2021. L'ancien élu LaREM avait expliqué à Mediapart qu'il avait seulement "demandé du dentifrice" mais n'avait pas voulu la rejoindre dans la salle de bain. Et de pointer aussi "des divergences politiques" pour expliquer la dégradation de leur relation.

Le député aurait également multiplié les messages intimes entre septembre 2020 et janvier 2021. Des messages "glissés au milieu d'échanges professionnels" tels que : "Tu me manques", "Je pense à toi", "Je te trouve très belle", "j'aime quand tu t'énerves, enfin ça dépend".

Une première pour le déontologue de l'Assemblée nationale vers le procureur de la République

C’est la collaboratrice elle-même qui a saisi les services du déontologue de l'Assemblée nationale. Ce dernier a ensuite porté ces informations au parquet de Bordeaux au titre de l’article 40 du code de procédure pénale qui ordonne à toute autorité constituée, dont le déontologue fait partie, de saisir le procureur de la République.

Le texte prévoit que "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs."

Les syndicats de collaborateurs satisfaits 

Pour la secrétaire générale adjointe de l'Unsa-Unscp (Union Syndicale des Collaborateurs Parlementaires), c’est la première fois que les autorités de l’assemblée transmettent des informations auprès du procureur de la République pour dénoncer des faits de harcèlement sexuel. "C’est extrêmement important" se félicite Astrid Ribardière.

"C’est un pas important pour les collaborateurs afin qu’ils ne se sentent pas isolés quand ils ont un problème de harcèlement moral ou sexuel, ce n’est pas une chasse aux sorcières contre Benoit Simian, mais nul député ne doit se sentir au-dessus des lois et doit pouvoir être jugé comme les autres employeurs".

L'enquête a été confiée au groupement de Gendarmerie de Bordeaux en co-saisine avec la Section des Recherches de Bordeaux mercredi dernier 9 février.

" Les investigations auront vocation à déterminer si cette qualification est juridiquement recevable ou s'il convient de l'affiner si les faits étaient établis" précise la vice-procureure de la République de Bordeaux, Laure Vuitton.

Pour le moment, la victime présumée n'a pas encore été entendue.

Débat sur l'immunité parlementaire

Cette nouvelle affaire va-t-elle relancer le débat au sein de l'Assemblée nationale pour lever l’immunité parlementaire du député, afin de l’entendre en garde à vue ? En décembre 2020, le bureau de l'Assemblée nationale avait rejeté la demande du parquet de Bordeaux. La justice souhaitait l’interroger dans le cadre d’une enquête pour violences et harcèlement envers son ex-épouse Soraya.

Mardi 4 janvier 2022, à la tribune du Palais Bourbon, Clémentine Autain, députée de la France Insoumise de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, avait dénoncé, sans le nommer, les agissements du parlementaire envers son ancienne compagne : "Notre hémicycle compte un député qui multiplie harcèlement et menaces à l’encontre de son ex-femme."

Cette dernière bénéficie d'une ordonnance de protection. Elle possède un téléphone grand danger, dispositif censé protéger les victimes de violences conjugales. Le procès aura lieu le 24 mars devant le tribunal judiciaire de Bordeaux.

Benoît Simian devra alors livrer sa version des faits. D’ici là, l'élu préfère rester silencieux. 

Dans l'affaire qui l'oppose à son ancienne collaboratrice, nous l'avons contacté ce vendredi matin et sa position est là même que celle donnée à l’AFP. " Je m'en remets à la justice de mon pays, ne comptez pas sur moi pour alimenter les polémiques" .

Par texto, nous lui avons demandé si ces accusations ne méritaient pas une autre réaction.

Sa réponse tient en quelques mots : "Non, je m’étonne toujours de ces manœuvres pré-électorales" . Fin de citation.

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