Ford-Blanquefort : le ministre de l'économie n'écarte pas la possibilité d'un rachat provisoire par l'Etat

Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, envisage cette option se disant ouvert "aux solutions les plus originales" pour sauver ce site après le rejet par l'Américain Ford d'une offre de reprise. Philippe Poutou, contacté au téléphone, juge un rachat par l'Etat " crédible ". 

"Pourquoi pas ? Je suis prêt à ce genre de solutions", a affirmé M. Le Maire sur BFMTV et RMC, interrogé sur la possibilité pour l'État français de racheter ce site afin de le revendre ensuite au groupe franco-belge Punch Powerglide, qui a présenté une offre de reprise de cette usine rejetée par Ford.

Je suis prêt aux solutions les plus originales pour garantir qu'un site industriel performant, qui a un repreneur de qualité et des salariés qui sont totalement engagés, puisse survivre.

Le Ministre n'a pas donné plus de détails sur les solutions envisagées pour racheter un site que Ford ne souhaite pas revendre. 

Nous sommes allés recueillir les réactions des syndicats des salariés du site menacé et de la maire de Blanquefort :
 

 

Une hypothèse crédible pour Philippe Poutou


Philippe Poutou, syndicaliste CGT de l'usine Ford Blanquefort, joint à la mi-journée, confirme : 

C'est crédible car ça se discute. On y travaille avec son cabinet. 

L'ancien candidat à l'élection présidentielle reconnaît que ce n'est pas facile à gérer pour le gouvernement d'Edouard Philippe : " Soit c'est la démonstration de l'impuissance politique face à Ford et à une entreprise, soit c'est une décision qui va à l'encontre de leur philosophie politique. "


Pour B. Le Maire, la partie n'est pas finie


Le ministre a révélé s'être entretenu la veille au téléphone avec le président du constructeur automobile pour l'Europe, Steven Armstrong, pour la deuxième fois depuis l'annonce jeudi dernier de son rejet de l'offre de reprise par Punch.
Il a saisi l'occasion pour lui adresser une mise en garde, assurant que le constructeur américain risquait de "perdre beaucoup en termes de réputation"et affirmant :

La partie n'est pas finie. Pour Blanquefort, croyez-moi, je n'ai pas encore baissé les bras"...
 


Échéance en janvier 

 

Philippe Poutou a depuis quelques jours mis en avant que l'Etat et les collectivités ont déjà mis beaucoup d'argent dans la saga Ford et d'avancer :

Cette usine est déjà en partie publique. L'Etat a déjà tant donné en subventions qu'il est quelque part légitime (d'envisager un tel rachat).

Pour lui, le problème va se poser début janvier, quand la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) va décider de valider ou non le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) de Ford. Autant dire que la pression sur cette direction va être forte et le dossier piloté directement par le ministère. 
 

Un dossier emblématique


L'attitude de Ford ne passe décidément pas auprès du gouvernement.  Ford a annoncé jeudi dernier qu'il écartait l'offre de reprise de l'usine de Blanquefort par Punch Powerglide, malgré l'appui du gouvernement français.
M. Le Maire avait alors dénoncé une "trahison" et demandé à l'américain de revoir sa décision qui concerne 850 salariés.
Le président Emmanuel Macron avait par la suite qualifié d'"hostile et inacceptable" la décision de Ford de fermer cette usine. 

Le projet de reprise de la société franco-belge Punch devait préserver 400 emplois.

Le groupe américain a estimé qu'un plan social était préférable à un projet de reprise qu'il juge fragile depuis le départ.
    
Les syndicats de Ford Blanquefort avaient eux aussi appuyé ce plan, en acceptant un gel de salaire pendant trois ans, la perte de trois jours de repos et une modulation du temps de travail.


   
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