Depuis 2016, l'université de Bordeaux-Montaigne a mis en place un dispositif de formation à destination des réfugiés et des demandeurs d'asile.
"J'ai quitté mon pays , ma famille et mes amis. Ce n'est pas facile de quitter sa famille par oblication." Bachar Aboud a quitté la SYrie en 2014. Journaliste, il s'est réfugié dns le sud-ouest, avec sa femme et ses enfants. Aujourd'hui, lui qui ne parlait pas un mot de français à son arrivée en France, a suivi des cours spécifiques à l'université Bordeaux-Montaigne.
Une formation en français à destination des réfugiés et des demandeurs d'asile, c'est le programme mis en place par l'université Bordeaux Montaigne. Depuis deux ans, une offre d'enseignement en FLE, français langue étrangère, et spécialement adaptée, a été mise en place à la rentrée 2016. Depuis, chaque année, plus de 200 bénéficiaires, originaires de Syrie, d'Afghanistan, ou encore d'Ukraine se sont inscrits afin de bénéficier de 12 semaines de cours et d'accompagnements spécifiques.
Connaissance du pays d'accueil
A l'issue de cette formation, les réfugiés qui la valident obtiennent alors un diplôme universitaire. Mais au-delà de ces acquis, la connaissance du pays d'accueil, en l'occurrence la France, reste un élément important de l'intégration. C'est pourquoi l'université a mis au point un système de "parrainages solidaires", fondé sur le volontariat entre étudiants. L'occasion d'échanger et de faire découvrir, l'histoire, les valeurs et l'environnement du pays.Des connaissances qui permettent ensuite l'obtention d'un "certificat de culture générale sur la France"
Particulièrement motivés
Abdulrahman AlKassmi est étudiant. Syrien, il est arrivé en France il y a seize mois. Il se souvient encore de son long voyage, via la Jordanie et la Turquie, et la traversée den bateau depuis la Grèce.Lui, qui ne peut envisager de rentrer dans un pays en guerre, souhaite étudier les mathématiques. Il en est à son deuxième semestre au DEFLE, le département de français langue étrangère. "J'ai tenté beaucoup de cours pour apprendre le français, mais ici les professeurs sont plus efficaces", commente-t-il.
Pour Géraldine Got, enseignante et en charge du dispositif d'accompagnement, les étudiants du dispositif ont en commun d'être particulièrement motivés et souhaitent apprendre au plus vite.
L'idée, au-delà de l'insertion, c'est de ne pas être déclassé. La plupart ont des diplômes plus élevés que le bac. Beaucoup de nos étudiants travaillaient déjà avaient une bonne position sociale. Leur plus grande crainte, c'est le déclassement.
Coût du programme : 115 000 euros, dont 50 000 à la charge de l'université. La région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux métropole s'acquittant des 65 000 euros restant.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine