Féminicide d'Artigues-près-Bordeaux : "on a vécu ensemble vingt ans : vingt ans de calvaire !"

Le procès de Thierry Roché se poursuit devant la Cour d'Assises de Gironde depuis le 14 octobre. Il est accusé d'avoir assassiné son ex-compagne Sylvie Salmon, à Artigues-près-Bordeaux en 2018. Ce 17 octobre notamment, l'ex-femme de l'accusé, a témoigné de la violence permanente qui régnait du temps de leur couple.

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Ce lundi, le témoignage de son ex-femme est particulièrement attendu. Elle est la mère de ses trois enfants et a vécu vingt ans avec lui. Elle le décrit comme un homme violent et manipulateur. Il l'a déjà menacée de mort. C'était durant la procédure de divorce, il lui avait envoyé une photo d'une arme avec ce message : "c'est une arme que j'ai achetée pour te tuer".  Cette arme fait d'ailleurs partie des scellés. Des armes détenues illégalement.

C'est avec le 357 magnum qu'il a abattu Sylvie Salmon. De six balles dont deux mortelles. Six coups de feu tirés, d'après les experts, en deux salves distinctes : d'abord dans le dos de la victime, puis de face, alors qu'elle s'affaissait. Une chronologie qui justifie la préméditation, en contradiction avec les déclarations de l'accusé.

Me Alexandre Novion explique que son client était désespéré. "Cet homme avait abdiqué de toutes les dignités (...) Il avait imaginé le mirage d'une retrouvaille. Et puis, ce crime qui est arrivé..."

Violence extrême

Une violence des mots, une violence des actes dont il était coutumier. "Il est rentré alcoolisé, a été violent vis à vis d'elle", explique Me Adrien Bonnet, avocat des parties civiles. "Il a détruit une bonne partie de la maison à la tronçonneuse", en épargnant seulement les pièces des enfants.

Ce n'était pas son premier accès de violence. Déjà, à 24 ans, il a longuement été interné après s'être rendu responsable de plusieurs destructions dans son village natal. A l'époque, son premier amour venait de le quitter...

Une enfance difficile

Vendredi, après le rappel des faits, Thierry Roché avait reconnu avoir tué Sylvie Salmon, ce 25 octobre 2018. Avec l'audition des experts et de l'accusé lui-même, les jurés ont pu se faire une idée de la personnalité du meurtrier présumé de Sylvie Salmon.

Thierry Roché a raconté longuement son histoire : une enfance difficile, une éducation maltraitante, des pipis au lit jusqu'à 20 ans... Son avocat, Me Alexandre Novion, résume le profil de son client : "on est dans une cellule familiale avec une mère autoritaire rejetante après avoir été fusionnelle. Et un père un peu distant, un peu en retrait... Avec des problèmes psychiatriques qui vont devenir de plus en plus aigus".

Harcèlement et plainte

Adulte, il ne tolère pas la séparation, d'après l'expert psychiatre. Alors que Sylvie le quitte, il se met à l'épier, la harceler.

Sa sœur Isabelle raconte le quotidien infernal que vit la mère de famille. "Il lui a crevé les pneus, sa boîte aux lettre a été fracturée. C'était toujours des SMS... Elle a changé de téléphone. C'était des emails sur sa boîte du travail... tous les jours, tous les jours, tous les jours "!

Elle avait peur : c'était l'enfer !

Isabelle Salmon, la sœur de Sylvie Salmon

France 3 Aquitaine

Sylvie Salmon porte plainte à deux reprises. Alors qu'il est convoqué au commissariat, Thierry Roché jure ne plus être en contact avec son ex-compagne. Pourtant, un mois seulement après, le 25 octobre 2018, il l'abat de six balles de 357 Magnum.

Le procès se poursuit encore quatre jours. Le verdict est attendu le 21 octobre. Si la préméditation est retenue, il risque la réclusion criminelle à perpétuité. 

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