Féminicide d'Artigues-près-Bordeaux : "s'il y avait eu une balle pour lui, on aurait été tranquilles"

Le procès de Thierry Roché se poursuit devant la Cour d'Assises de Gironde depuis le 14 octobre. Il est accusé d'avoir assassiné son ex-compagne Sylvie Salmon, à Artigues-près-Bordeaux en 2018. Ce 19 octobre, sa mère témoignait à distance. Une femme dont on a pu dire qu'elle était à l'origine de maltraitances et d'humiliations dans son enfance.

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Dès le premier jour, durant l'étude de la personnalité de l'accusé et les premiers témoignages, il a été raconté, notamment par Thierry Roché lui-même, tous les reproches et maltraitances que sa mère lui a fait endurer. Une enfance difficile, une éducation maltraitante, des pipis au lit jusqu'à 20 ans... "Une mère autoritaire rejetante après avoir été fusionnelle" explique son avocat, Me Alexandre Novion.

A 84 ans, ce mercredi 19 octobre, Ginette Roché, témoigne en visioconférence depuis le département du Gard. Par écran interposé, Ginette et son fils Thierry n'ont jamais été aussi proches : même visages fermés, mêmes cheveux blonds coupés courts. Elle alterne entre des déclarations assurées et les longs silences, justifiés par une ouïe défaillante, dès que la présidente aborde les traumatismes de l'enfance de Thierry Roché. Il n'y a alors plus de souvenir des coups de martinet...

Humiliations

"C'était une situation extrêmement difficile, presque humiliante, pour elle, de venir à cette audience pour dire qu'elle avait été une mauvaise mère", relativise l'avocat de l'accusé. "Mais elle a évoqué, tout de même, les incontinences de son fils..."

Après une heure de témoignage, Ginette Roché reconnaît avoir écrasé sur le visage de son fils, des sous-vêtements qu'il avait une fois de plus souillés de ses excréments... Une humiliation de plus pour le jeune garçon, à l'époque. 

Mais l'enfance difficile n'explique pas tout, selon l'avocat des parties civiles, Me Adrien Bonnet. "L'humiliation dans la jeunesse est importante parce qu'elle peut conditionner, bien évidemment, le comportement ultérieur. Mais, est-ce qu'elle explique, cinquante ans après, un crime ?"

Et ce crime, il a bien eu lieu le 25 octobre 2018. Thierry Roché abat son ex-compagne, Sylvie Salmon, 55 ans et mère de deux enfants, de six balles de 357 Magnum. Il l'a tue après l'avoir battue, épiée, harcelée parce qu'elle l'avait quitté.

Sur ces faits, Ginette Roché, la mère de l'accusé, conclu ce 19 octobre à l'audience : "ce que j'ai pensé, c'est que s'il y avait eu une balle pour lui, on aurait été tranquilles".

Le procès se poursuit, le verdict est attendu le 21 octobre. Si la préméditation est retenue, Thierry Roché risque la réclusion criminelle à perpétuité. 

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