Suite au décès d'un jeune homme, touché par une balle dans la tête, à Floirac, un policier du commissariat de Cenon a tenu des propos déplacés et insultants sur son compte Facebook à propos de l'affaire. Une enquête a été ouverte et confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Après la prise en charge d'un jeune homme grièvement touché par balle à la tête à la clinique de Lormont samedi soir, un policier de Cenon, présent sur place, a divulgué des informations à propos de l'enquête sur Facebook tout en manquant de respect à la victime, décédée le lendemain.
"J'y étais, sale nuit. Mort cérébrale, il n'y a plus rien à faire", rapportait le gardien de la paix sur Facebook dans une discussion à propos des faits de la soirée de samedi. On lui suggère alors de "débrancher les machines".
Des propos déplacés, insultants
Ce à quoi il répond : "je voulais le faire, mais ils n'ont pas voulu" avant de poursuivre "il va nous coûter cher ce con". Des propos déplacés, insultants, encore plus durs pour les proches de la victime en sachant qu'elle décédait le lendemain.
Ces messages ont été archivés et largement diffusés sur les réseaux sociaux. Une publication sur Twitter atteint près de 700 partages et interpelle le compte de la police nationale en Gironde.
Insultes, menaces
Le profil de l'agent sur Facebook est largement consulté, des internautes partagent sa photo, l'insultent, le menacent... Un habitant de Cenon, en voulant calmer le jeu, se rend au commissariat de la ville.
Il apporte les preuves des dérapages du gardien de la paix pour que sa hiérarchie puisse rapidement régler le problème. Sauf que le nom de ce témoin apparaît dans la presse.
"Même à un chien, tu ne parles pas comme ça"
Il se met, lui aussi, à recevoir des insultes, des menaces, on l'accuse de gâcher la vie du policier. L'habitant ne voulait surtout plus voir ces messages sur internet : "Même à un chien, tu ne parles pas comme ça".
A l'heure où la police souffre déjà d'une mauvaise image dans l'opinion publique, cette affaire rajoute de l'huile sur le feu. Une enquête a été ouverte à l'encontre du policier, elle est menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Sanctions possibles
Il risque une sanction judiciaire et administrative (blâme, conseil de discipline, mise à pied, ...). En attendant, cette affaire n'apaise pas la douleur, bien au contraire, après ce décès tragique dimanche.
Mercredi soir, le parquet de Bordeaux a annoncé qu'une information judiciaire était ouverte pour homicide involontaire et que la piste accidentelle était privilégiée.