Alors que les Douanes poursuivent leur enquête sur la fraude des 4 200 hl de vins languedociens transformés en vin de Bordeaux, la Confédération Paysanne a décidé de porter plainte auprès du Procureur de Bordeaux.
Les Douanes poursuivent leur enquête sur les 4 200 hl de vins languedociens transformés en diverses appellations de Bordeaux ( enquête révélée par notre confrère Vitisphère ). Le courrier recommandé de la confédération paysanne est parti ce jour : direction le bureau du Procureur de Bordeaux. Le syndicat engage une action en justice. Il a donc décidé de déposer plainte. Il veut ainsi inciter fortement la justice à enquêter. Dominique Techer, responsable du syndicat agricole, insiste :
Il y a tous les éléments pour ouvrir une enquête judiciaire. Il y a largement de quoi faire du côté des douanes pour ouvrir ce dossier. On a enquêté pour moins que ça.
Ce lundi a eu lieu la clôture de l’assemblée générale du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB).
D'après notre confrère vitisphère, "elle a été ponctuée par un échange entre la vigneronne Claire Laval, porte-parole de la Confédération Paysanne, et le négociant Allan Sichel, président du CIVB. « Pourquoi l’affaire de fraude de 4 200 hectolitres de vins languedociens transformés en appellations bordelaises est-elle toujours dans les limbes ? » a questionné la syndicaliste, mettant en cause l’inaction du CIVB face aux révélations de Vitisphere. « J’affirme très clairement que le CIVB combat sans hésitation, sans complaisance et avec beaucoup de détermination tout ce qui porte atteinte à l’image et à la réputation des vins de Bordeaux. Il n’y a jamais d’exception » lui a répondu le négociant, soulignant ne pas avoir davantage d’information que celles parues dans la presse."
Le 11 décembre dernier, c'est la Fédération des Grands vins qui tenait son AG, publiant pour l'occasion un communiqué de son président Hervé Grandeau :
Le syndicat, qui a pris la tête de cette fronde à la fraude, souligne qu'il se voit contraint d'user de son droit à se substituer à des institutions officielles défaillantes.Nous privilégions l’action sur la communication et rappelons que la constitution de partie civile ne peut avoir lieu que dans deux cas de figure précis: en premier lieu si une information est ouverte sur l’affaire et qu’un juge d’instruction est nommé, en second lieu lorsqu’une affaire vient à l’audience.
Toujours selon Vitisphère, Laurent Vénot, le directeur régional des Douanes, présent à l'AG ce lundi " a tenté d’expliquer les lourdeurs de la procédure en cours : « Pendant toute la durée de l’instruction de la citation, l’enquête est couverte par le secret. Il faut comprendre que les choses ne seraient pas portées immédiatement sur la place publique. » Ajoutant que « si les faits dont il a été question sont avérés, ils sont d’une très grande gravité. Ils donneraient lieu à une enquête judiciaire, soit par le biais d’une information judiciaire, soit par le biais d’une citation directe. » Une façon discrète de confirmer que l’enquête des douanes touche à sa fin pour être prochainement déposée au Parquet.Considérant les carences de la part de l'interprofession et des responsables des appellations victimes, le silence général de tout ce que la profession viticole compte d'instances nombreuses, diverses et variées...
Le syndicat invite les professionnels à réagir en dehors des grandes institutions :
Pour ceux qui envisageraient de se porter partie civile dès qu'une procédure judiciaire serait ouverte, la Confédération Paysanne de Gironde invite les appellations de Bordeaux et leurs vignerons, à rejoindre cette plainte pour défendre les intérêts de la viticulture bordelaise honnête...
Nul doute que l'affaire n'en finit pas de secouer le milieu viticole bordelais.