Plusieurs dizaines de chasseurs se sont réunis pour demander l'autorisation de cette chasse traditionnelle. Deux parlementaires girondins étaient aussi présents.
Les amateurs de chasse à l'alouette pourront-ils s'adonner à leur passion cet automne ? Ils demeurent dans l'expectative, alors que la saison s'est ouverte samedi 1er octobre. "Les chasseurs sont en colère", synthétise Henri Sabarot, président de la Fédération départementale des chasseurs de Gironde. A ses côtés, plusieurs dizaines d'adeptes de cette chasse traditionnelle pratiquée avec des filets se sont rendus à un rassemblement à Macau, samedi matin.
En cause, la nécessité d'un arrêté ministériel pour autoriser cette technique. Or, celui-ci a été suspendu l'an dernier par le Conseil d'Etat... qui n'a toujours pas rendu son verdict définitif. L'instance a jugé "illégales" plusieurs chasses traditionnelles d'oiseaux en août 2021. Une décision qui avait entraîné une manifestation de taille à Mont-de-Marsan en septembre 2021, rassemblant quelques 20 000 adeptes de la chasse, venus de toute la France.
Deux députés présents
"On ne sait toujours pas si c'est oui ou non !, râle Henri Sabarot. C'est comme si on vous dit le 13 juillet que vous n'aurez pas de vacances." Le chasseur a envoyé une lettre à Emmanuel Macron et sollicité l'appui des parlementaires locaux pour plaider sa cause. Deux députés girondins, Florent Boudié (Renaissance) et Grégoire de Fournas (Rassemblement national), se sont rendus au rassemblement.
La chasse à l'alouette est déjà encadrée : les filets utilisés doivent être suffisamment grands pour que les oiseaux puissent s'échapper. Un quota d'alouettes capturées (1% de la population totale) doit en outre être respecté. "Les gens qui veulent interdire ça ne sont pas sur le terrain, ils ne voient pas le gibier", déplore Philippe Pierrot, autre chasseur présent.
Pour lui, ces normes ne font qu'accélérer le déclin croissant de cette technique confidentielle. "A 48 ans, je suis l'un des plus jeunes, mon fils ne prendra pas le relais, témoigne-t-il. Pourquoi venir nous embêter pour cette chasse traditionnelle qui concerne très peu de prélèvements ?"
Si l'arrêté est validé par le Conseil d'Etat, les 1 700 à 2 600 pratiquants girondins auront jusqu'au 20 novembre pour chasser.