La Fédération des Motards en Colère organise une campagne nationale pour dénoncer le mauvais état des routes en France. Une situation qui se dégrade d'année en année et qui représente un réel danger.
Quelques brins de paille, deux beaux œufs, une poule en peluche déposés sur la route, aux endroits les plus mal entretenus.
En ce dimanche de Pâques, la Fédération des Motards en Colère de Gironde, comme celles des autres départements de l'hexagone, a misé sur l'humour pour faire passer son message.
Une réalité à prendre en compte
"Les nids de poule, c'est extrêmement dangereux pour les deux roues, motorisées ou non" insiste Julien Gainza membre de la FFMC 33.
Ils peuvent provoquer des écarts de conduite, une perte de contrôle, un chute, un accident. Et pour les voitures, une crevaison ou un dérèglement du parallélisme
Julien Gainza - FFMC 33Source : France 3 Aquitaine
Le motard militant explique que l'état des routes en France ne cesse de se dégrader. Il prend pour preuve les études annuelles réalisées par le Forum Economique Mondial.
Les pays sont classés en fonction de la qualité de leurs infrastructures.
La France est passée de la première place en matière d'entretien des routes à la 18e place en l'espace de 8 ans
Julien Gainza - FFMC 33Source : France 3 Aquitaine
Il assure que ce déclassement corrobore ce qu'il constate tous les jours dans les villes comme dans les campagnes.
Un appel à signaler chaque nid de poule
La Fédération des Motards en Colère en collaboration avec la Mutuelle des Motards a décidé de lancer un site internet, niddepoule.fr, pour répertorier les endroits où la chaussée est la plus dégradée.
Chacun est invité à l'alimenter.
On peut ajouter une photo et géocaliser. Nous derrière on se charge de faire remonter ça auprès des instances, communes, départements, pour signaler les endroits dangereux sur la route
Julien Gainza - FFMC 33Source : France 3 Aquitaine
Selon un rapport de la Cour des Comptes datant de mars 2022, le réseau routier français est l'un des plus longs et denses d'Europe avec 1,1 million de kilomètres.
Il est géré en grande partie par les collectivités territoriales : près de 380 000 km par les départements et plus de 700 000 km par les communes.
Le rapport souligne l'affaiblissement ces vingt dernières années des organes de contrôle (le réseau scientifique et technique) du réseau routier. Un déficit qui se "traduit notamment par la faible place qu’occupe la question des infrastructures dans la politique de sécurité routière". Alors même, ajoute le rapport, que l'entretien et l'aménagement des routes "pourraient jouer un rôle important dans la réduction des risques" en matière de sécurité routière.