Déjà debout, Jean-Loup Lepan, jeune pilote du Vimeu (Somme), se remet lentement d'une grave chute lors du Rallye du Maroc le 9 octobre dernier. En cours de rééducation, il prévoit déjà de repartir sur les circuits d'ici à quelques mois.
Debout sur ses deux jambes, Jean-loup Lepan nous reçoit souriant. On croirait voir un revenant. Le 8 octobre dernier, le pilote de 26 ans a fait une chute spectaculaire lors de la deuxième étape du Rallye du Maroc. Poumons décollés, côtes, vertèbres et même bassin cassés : il devait être immobilisé pendant au moins six semaines.
Mais, c'est mal connaître la famille Lepan. Quinze jours après, Jean-Loup est déjà de retour chez lui. "Même si avec le chirurgien, on a eu un long débat là-dessus, je ne vais pas lâcher tant que je tiens sur mes deux jambes. J’espère que d'ici à 8 –10 mois, je pourrai refaire quelques tours de roues. Je ne lâche pas l’affaire et il ne faut pas. On se donne des objectifs de vie alors, il faut aller au bout. Ça me donne de l’expérience pour la suite.", raconte le miraculé.
"Aujourd’hui, je ne réalise toujours pas l’ampleur de l’accident parce que dans ma tête, il ne m’est rien arrivé et je peux repartir. Mais, je me rends compte que quand je fais tomber un truc par terre, ça me demande un peu de temps pour le ramasser". Malgré cette bonne volonté, le champion devra faire une croix sur le Dakar pour cette année.
"Techniquement, je ne devrais plus être là"
Il lui reste encore plusieurs opérations à faire, notamment les clavicules et omoplates. Surtout, il doit consacrer son temps à sa rééducation. "Tous les jours, je me mets des coups de pied au cul. C’est dur de faire plein de choses, mais si je m’écoute, je ne vais pas avancer. Je suis content de petites choses. Je suis heureux parce que j’ai réussi à mettre ma chaussette gauche et peut-être que dans quelques jours, je pourrai mettre ma chaussette droite. Aujourd’hui, j'ai réussi à marcher 50 minutes et sûrement que demain, je ferai 52 minutes. Et puis un peu plus de kilomètres. On en profite parce que techniquement, je ne devrais plus être là".
Son père, Frédéric, ne s'inquiète pas. C'est une situation à laquelle l'ancien champion était préparé :"Moi, aujourd’hui, je ne le ferai plus parce que je ne m’en sens plus capable, mais je le comprends. Ça fera partie du jeu de sa carrière. On joue avec notre poignée de gaz et on joue avec la mort quoi. On le sait, c’est le passage obligé. Surtout que là, il prend beaucoup de vitesse, donc on sait que quand il tombera, ça va faire mal. Je savais qu’à un moment, on allait plus ou moins le retrouver en réanimation. Dans 2/3 ans, ce sera une anecdote de plus dans notre histoire de famille.", ironise-t-il.
Une histoire qui se répète, ou presque
Parmi les anecdotes, certaines sont plus glaçantes que d'autres. Le grand-père Lepan, lui aussi sportif de haut niveau, est décédé dans lors d'un rallye alors qu'il avait 25 ans. Il s'appelait aussi Jean-Loup. "C'est une histoire qui se répète", affirme Frédéric "Mon oncle, ça lui fait peur parce que forcément, il reconnaissait son frère."
Toujours sauvés de justesse, père et fils n'en sont pas à leur coup d'essai. "C'est déjà notre deuxième vie", disent-ils en racontant qu'ils ont dû être hospitalisés il y a quelques années à cause d'une intoxication au monoxyde de carbone.
Loin d'être échaudé, Jean-Loup Lepan entend remonter en selle le plus tôt possible. Une moto flambant neuve l'attend dans son garage juste à côté du bolide accidenté.
Avec Élise Ramirez / FTV