Le circuit de motocross de Loon Plage entre dans une nouvelle ère. Après la mort tragique de deux pilotes 2022, le terrain a été rasé et complètement redessiné. Les bosses ont été rabaissées. Elles sont désormais équipées de flash-tracks commandés à distance pour ralentir les pilotes en cas d'accident sur la piste.
C'est une année dont tout le monde se souvient sur le circuit de Loon-Plage. 2022, année noire pour les motards. Un pilote suisse de 21 ans était mort en octobre après une collision. Quelques semaines plus tard, en décembre, un homme de 32 ans avait péri, lui aussi, écrasé par une autre moto.
Récit d'un drame
Cette moto, c'est Mathéo Miot qui la pilotait. Il doit vivre avec ce drame désormais. Installé dans le Sud-Ouest, le Maubeugeois d'origine revient régulièrement dans le Nord pour rouler. Casque sur la tête, installé sur sa moto, il nous raconte : "La problématique ce jour-là, c'était qu'il y avait énormément de monde sur la piste. Un pilote est tombé derrière un saut. J'ai atterri sur lui et il est décédé".
La bosse était trop haute, Mathéo n'avait pas vu l'autre pilote au sol. "Malheureusement, c'est quelque chose qui arrive en moto-cross et je pense, que ce jour-là, rien ne pouvait éviter ce drame", déplore-t-il.
L'engagement de la Fédération française de motocyclisme
Fermé un temps, le circuit de Loon-Plage a fini par rouvrir, plus sécurisé que jamais. La fédération est devenue gestionnaire de l'équipement, prenant ainsi le relais de l'ADASM, association de bénévoles passionnés qui s'occupait du circuit depuis vingt ans. La fédération apporte son expertise en matière juridique, administrative, financière. Son expertise surtout en matière de sécurité. "Un peu trop tard", regrette Mathéo, "mais vaut mieux tard que jamais".
Le terrain a été rasé et complètement redessiné. Les bosses ont été rabaissées. Elles sont désormais équipées de flash-tracks commandés à distance pour ralentir les pilotes en cas d'accident sur la piste.
"L'objectif est de tout mettre en œuvre pour sécuriser les pratiquants", assure Sébastien Poirier, président de la fédération. "Faire en sorte que les champions comme les amateurs prennent plaisir sur ce site et c'est le travail qui a été mené par l'ADASM et que nous allons continuer."
Patron du circuit, Franck Duflou veut même aller plus loin dans la gestion du site, fréquenté par plus de vingt mille pilotes chaque année. Le soutien officiel de la fédération est, pour lui, plus que bienvenu. "Nous n'allons pas critiquer ce que nous avons fait, car ça tournait, mais nous voulons être plus professionnels. La fédération va nous apporter le sérieux," argumente celui qui est aussi le président de l'ADASM.
Nous voulons être plus professionnel et la fédération va nous y aider.
Franck Duflou, Président de l'association de sports mécaniques - Loon-Plage
La gestion par la Fédération de moto du circuit de Loon plage, apporte également un argument de poids, pour renégocier l'occupation de ce terrain portuaire en 2030.
Mathéo Miot, quant à lui, n'exprime qu'un seul vœu pour l'avenir : "Pour la sécurité, il faudrait aussi qu'il y ait moins de monde les week-ends".