Le propriétaire des Girondins de Bordeaux, reconnaît dans un entretien accordé à l'AFP, que la situation de son club est "critique". À cinq jours de l'appel devant la DNCG, aucun partenaire financier ne semble assez solide pour empêcher le club d'être relégué en National.
Il est enfin sorti du silence. Gérard Lopez, président décrié des Girondins de Bordeaux a accordé un entretien auprès de l'AFP ce jeudi 18 juillet. Deux jours après que l'espoir d'une reprise par le groupe américain Fenway Sports, qui aurait pu sauver le club bordelais de la relégation, s'est envolé.
Dans cette interview Gérard Lopez évoque la situation financière du club, mais aussi sportive. Relégué en Ligue 2 la saison dernière, le club a échoué dans son objectif de revenir au plus tôt en L1.
"Une drôle de sensation"
"Bordeaux n'est pas du tout taillé pour la L2, estime Gérard Lopez. Quand on l'a repris en 2021, le club avait 100 millions d'euros de dettes, une perte de 80 millions par an. On a investi 60 millions d'euros au total, ce qui est énorme, pour se redonner une chance de monter". Un espoir rapidement douché dès la première journée, avec un match perdu 3-0 contre Pau en août 2023.
Il y a eu une drôle de sensation lors de la 1ère journée avec ce match perdu, comme si c'était une continuité de la fin de saison précédente.
Gérard LopezPropriétaire des Girondins
C'est de cette défaite qu'est alors née la décision de faire rentrer des partenaires, au cas où le retour en L1 se révélait impossible. Des contacts sont pris avec un fonds d'investissement, une banque, et Fenway. "Là sont apparus deux éléments primordiaux, poursuit l'homme d'affaires. D'abord les coûts de fonctionnement du club et surtout du stade, entre le loyer annuel et les arriérés", ces derniers étant estimés à 42,5 millions d'euros.
42 millions d'euros d'investissement
Autre aspect qui a précipité le club et suscité le retrait de Fenway Sports : la non-décision sur les droits TV. L’attribution des droits TV de la Ligue 1 pour le cycle 2024-2029 a fait l'objet d'un très long feuilleton, qui a abouti sur une attribution partagée par DAZN et beIN Sport.
De façon macro-économique, le foot français vient de prendre une claque et nous, on est en première ligne, car en termes de timing, on était en négociations avec des gens pour qui c'était important.
Gérard LopezPropriétaire des Girondins
Le résultat : une situation financière qui "requiert 42 millions d'euros d'investissement, hors vente de joueurs". "C'est pour cela qu'on a cherché à s'adosser avec quelqu'un, pour partager le risque", justifie Gérard Lopez.
Trois scénarios possibles
Le propriétaire des Girondins, qui se refuse " à donner de faux espoirs" a listé trois scénarios, alors que l'appel du club devant la DCG, le gendarme financier du football, se tient le 23 juillet. Le premier, le plus optimiste serait de trouver un partenaire de dernière minute. "On a été approchés par beaucoup de monde mais qui, malheureusement, n'ont pas les moyens, regrette Gérard Lopez. "La deuxième option, c'est la liquidation et la disparition du club. Enfin, il y a l'exemple du sauvetage de clubs avec passage dans des divisions plus inférieures, en se donnant deux-trois ans de pause pour reconstruire", conclut le propriétaire des Girondins, qui n'évoque pas l'éventualité pour lui de mettre la main à la poche, comme il a pu le faire dans le passé.