Co-propriétaire du stade Matmut Atlantique avec SBA (Fayat et Vinci), la métropole espère profiter de la vente du club des Girondins de Bordeaux pour se séparer de l'enceinte sportive. Sa société d’exploitation est en effet en difficulté financière.
C'est un caillou dans la chaussure de la métropole.
En mai 2021, Alain Anziani, le président de Bordeaux Métropole, avait exprimé le souhait que le futur repreneur du club des Girondins Bordeaux exploite lui-même le stade, voire en devienne à terme le propriétaire. Il avait alors confié que les actionnaires de la société SBA qui gère le stade, les groupes Fayat et Vinci, étaient prêts à vendre leur part.
On a le propriétaire du stade (Métropole), on a l'exploitant du stade (SBA) on a ceux qui jouent dans le stade (Girondins de Bordeaux), on a ceux qui peuvent y faire des spectacles ... Si on peut, on simplifiera ce modèle-là. Je pense aussi que pour un club de football, c'est bien d'être propriétaire de son stade.
L'opposition de droite Métropole semble sur la même ligne que le président sur le dossier, comme le maire du Bouscat qui espère lui aussi une simplification du montage financier.
Alain Anziani a confirmé avoir évoqué ce sujet avec Gérard Lopez. Le repreneur serait d'accord pour devenir majoritaire dans la société d'exploitation mais pas dans l'immédiat.
Il faut dire que depuis la naissance du stade en 2015, SBA n'a jamais tiré les bénéfices espérés et doit faire face chaque année à un déficit de trois millions d’euros. La crise sanitaire passant par là, la situation s'est agravée. La société d’exploitation pourrait même déposer le bilan d'ici la fin de l’année si aucune solution n'est trouvée.
Tous les acteurs souhaitent donc se désengager et voient dans la reprise du club des Girondins par Gérard Lopez, l'occasion de revoir le montage financier ce PPP, Partenariat Public Privé. Ces derniers mois, des négociations avaient été engagées avec les Girondins de Bordeaux pour qu’ils reprennent l’exploitation du stade mais aucun accord n’a été trouvé avec Frédéric Longuépée, l'ancien PDG.
Le loyer du stade sera étalé sur plusieurs années
Le rachat de la société d’exploitation coûterait une vingtaine de millions d’euros au repreneur. L'achat du stade en lui-même se monte à 150 millions d’euros, ce qui semble inenvisageable pour Gérard Lopez, futur propriétaire car la reprise du club coûtera déjà très cher vu son niveau d'endettement.
Actuellement, les Girondins paient un loyer de 4,8 millions d’euros à Bordeaux Métropole et quelques frais d’exploitation à SBA à chaque match. Lors de la précédente reprise des Girondins en 2018, les repreneurs (GACP et King Street) avaient dû s’engager à verser ce loyer.
Avec la crise sanitaire et les pertes de recettes de billetterie, le club avait obtenu une ristourne sur son loyer de l'ordre d'un million et demi sur la saison 2019-2020, une somme correspondant au prorata des matchs annulés et qui représente près de 30% de réduction sur le loyer total.
Avec la reprise du championnat, Alain Anziani, le président de l'Agglomération, a précisé que le loyer devait retrouver son niveau d'avant crise sanitaire, soit 4,8 millions d'euros par an.
Fin de la ristourne donc pour les Girondins en revanche, la dette du club sera étaléee sur plusieurs années, jusqu'en 2025 a précisé Alain Anziani sur le plateau de France 3 ce mercredi 23 juin.
Si les élus de la Métropole étaient alors loin d'être unanimes pour concéder ce coup de pouce financier au club, déjà lourdement endetté, ils le sont en revanche sur la nécessité de se désengager du Stade Matmut Atlantique.
Le maire de Bordeaux lui a rencontré Gérard Lopez mercredi 23 juin. Le candidat à la reprise a fourni à cette occasion des explications sur son projet économique et sportif pour le Club.
Le maire de Bordeaux a insisté sur le fait que l’argent public, municipal en l’occurrence, ne saurait abonder les finances du FCGB, rappelant, à cette occasion, son opposition à la remise de loyers du (trop) Grand Stade (1,46 M€) consentie, en début d’année, au Club par la Métropole.
Pierre Hurmic a appelé de ses vœux que « Bordeaux soit une terre de réinvention du modèle du foot d’élite, aujourd’hui en proie aux pires dérives. »