De l'ombre à la lumière. Quinze jours après son exclusion des bancs de l'Assemblée nationale, le député de la Gironde Grégoire de Fournas refait parler de lui. Il est accusé d'avoir fait la promotion de son vin sur son compte Twitter d'élu.
Grégoire de Fournas l’affirme : il ne savait pas qu’il ne pouvait pas utiliser son compte Twitter de député pour promouvoir le vin de son entreprise familiale.
Joint au téléphone vendredi 18 novembre, le parlementaire, élu en juin dernier, nous a assuré avoir contacté le déontologue de l'institution afin de connaître sa position. "Pour moi, il n’y avait pas de problème."
La veille, le mercredi 16 novembre, il avait publié un tweet commercial sur les réseaux sociaux en mentionnant l'adresse d'un site de vente en ligne dans le but de promouvoir le vin de l’entreprise familiale.
"Nombreux sont ceux qui m'ont contacté pour me commander du vin. C'est désormais possible (...) Merci de votre soutien !", avait écrit le viticulteur mercredi soir dans un tweet. Une publicité non conforme au code de déontologie du Palais Bourbon.
Recadré par le déontologue de l’Assemblée
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, avait saisi dès mercredi soir le déontologue de l’institution. Ce dernier a jugé qu’il "a fait la promotion d’un intérêt privé dans le cadre de sa fonction".
Christophe Pallez, a écrit au député pour l’informer de ce manquement et lui recommander de "ne plus utiliser ce compte ou tout autre support arguant de sa qualité de député pour de telles activités".
"Moi ce qui me surprend, c’est que l’on fasse autant d’articles sur cette histoire ! Tous les jours, il y a des centaines de demandes de députés auprès du déontologue et personne ne dit rien".
L’élu, qui depuis a supprimé le message des réseaux sociaux, estime "ne pas avoir été épinglé". Il explique ne pas comprendre la médiatisation de l’affaire et se pose en victime.
"Personne n’a fait d’articles sur des messages malveillants publiés sur le site de mon exploitation. Personne ne s’est intéressé aux menaces de mort sur mes enfants. Tout le monde s’en fiche. Mais par contre, quand Grégoire de Fournas demande au déontologue s’il a le droit de publier un tweet afin de répondre aux gens qui lui demandent où trouver son vin, alors là, il y a plein de sujets !"
Nouvelle polémique
Sauf que cette nouvelle affaire, dont ce serait bien passé le parti de Marine le Pen, intervient quelques jours après que l’élu ait écopé de la sanction la plus sévère de l'Assemblée pour "manifestation troublant l’ordre ou qui provoque une scène tumultueuse" le 4 novembre dernier.
Le viticulteur de Saint-Germain-d'Esteuil est alors exclu quinze jours de séance du Palais Bourbon et de la privation de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois après ses propos jugés racistes.
Lui, dont le nom était jusqu’alors inconnu à l’échelle nationale, a fait le tour de France en quelques heures, après des propos qui avaient suscité un tollé d’indignation.
Grégoire de Fournas avait crié "qu'il retourne en Afrique !" durant une question du député LFI Carlos Martens Bilongo.
Il avait ensuite nié tout caractère raciste, assurant parler du bateau humanitaire de SOS Méditerranée , l’ Ocean-Viking alors bloqué en mer avec 230 migrants à son bord et pas de Carlos Martens Bilongo, élu noir du Val-d’Oise.
"Et alors quel est le rapport entre ces deux affaires ?" nous demande le député.
Je considère qu’il y a une chasse à l’homme avec de mauvais procès.
Grégoire De Fournas - député Rassemblement National de GirondeSource : France 3 rédaction WEB
Grégoire de Fournas soutient qu’il n’a rien à se reprocher. " Personne n’est dupe de ces manipulations. On cherche à faire taire de façon plus large tous les gens qui ont un discours sur la politique migratoire".
Reste que les propos du parlementaire de Gironde mettent à mal la stratégie de dédiabolisation du parti, entreprise par Marine Le Pen depuis plusieurs années.
Quant à la promotion de son vin sur son compte d’élu, Grégoire de Fournas a suivi la recommandation du bureau de l'Assemblée nationale. Il a supprimé le message et ne devrait pas, selon toute vraisemblance, être sanctionné.
