Des annulations et retards de vol sont à prévoir ce jeudi toute la journée. A Bordeaux, les liaisons vers Paris et Marseille seront perturbées. Pilotes, hôtesses, stewards et personnels au sol d'Air France se mobilisent pour obtenir une augmentation générale des salaires de 6%.
La compagnie prévoit d'assurer au total "75% de son programme", compte tenu d'un taux de grévistes "estimé à 28%". Mais Air France annulera la moitié de ses vols long-courriers au départ de Paris.
75% des vols moyen-courriers au départ et vers Paris-Charles de Gaulle seront assurés et 85% des vols court-courriers, selon la compagnie, qui n'exclut pas "des perturbations et des retards".
A Bordeaux, les liaisons Bordeaux-Paris et Bordeaux-Marseille sont fortement perturbées voire annulées.
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Une revalorisation salariale
L'ensemble des syndicats représentatifs chez les pilotes (SNPL et Spaf) et les hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC et Unac) appellent à cesser le travail, ainsi que trois organisations de personnels au sol (CGT, FO et Sud) et trois non représentatives (Alter pour les pilotes, CFTC et SNGAF côté PNC).Un rassemblement est prévu à 10h devant le siège de la compagnie à Roissy.
Un comité central d'entreprise (CCE) consacré à l'analyse des résultats financiers 2017 devait s'y tenir, mais la séance aura finalement lieu à Paris, pour éviter tout risque de débordement.
A l'origine du mécontentement, la revalorisation salariale appliquée en 2018, que les syndicats qualifient d'"aumône".
A l'issue de deux séances de négociation, la direction a mis sur la table un projet d'accord prévoyant une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 1% en deux temps, une revalorisation des indemnités kilométriques et une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour
les seuls agents au sol.
Accepté par deux syndicats minoritaires, la CFE-CGC et la CFDT, le texte a été invalidé par une majorité de syndicats, puis mis en oeuvre de manière unilatérale par la direction.
6% : une revendication "déraisonnable" pour la direction
L'intersyndicale réclame une hausse de 6% des grilles salariales pour compenser la perte de pouvoir d'achat subie depuis 2011.A l'heure où les comptes d'Air France s'améliorent, les efforts fournis par les salariés lors des précédents plans de restructuration (baisse d'effectifs, perte de jours de congés, etc.) doivent être récompensés, fait-elle valoir.
Le groupe Air France-KLM a affiché un bénéfice d'exploitation en hausse de 42% pour 2017, à 1,488 milliard d'euros, dont 588 millions d'euros pour la partie française.
Si nos résultats se sont améliorés, ils restent significativement en dessous de ceux de nos compétiteurs, deux fois inférieurs à ceux de Lufthansa, trois fois inférieurs à ceux de British Airways.
a relevé mercredi le directeur général d'Air France, Franck Terner.
Une augmentation générale de 6%, que la compagnie chiffre à 240 millions d'euros (40% du résultat), serait "déraisonnable et irréaliste", a-t-il insisté. Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, avait déjà ferméla porte aux revendications des grévistes.
M. Terner a rappelé que la compagnie avait "pour la première fois depuis 2011 débloqué les grilles" salariales et "surtout négocié un accord d'intéressement" à hauteur de "130 millions d'euros".
Au total, les 44.200 salariés d'Air France "percevront cette année entre 3 et 4,5%" de plus que l'an dernier, a affirmé le directeur général de la compagnie.
Menace d'un mouvement plus dur
De leur côté, les syndicats menacent d'un mouvement plus dur "si la direction s'entête". "La journée du 22 février n'est que le point de départ d'un rapport de force qui se construit", affirmait lundi l'intersyndicale.Le SNPL, majoritaire dans les cockpits d'Air France (65% des voix), consulte d'ailleurs l'ensemble des pilotes jusqu'au 14 mars pour "recourir, au besoin, à un ou plusieurs arrêts de travail" pouvant dépasser six jours.
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