François Braun, le ministre de la Santé était en visite à l'hôpital Sud-Gironde de Langon, ce 17 avril 2023. Personnels soignants, élus et manifestants attendaient des réponses sur le maintien des urgences, régulièrement fermées. Une question rapidement évacuée par le ministre qui a cependant annoncé 40 millions d'euros pour la rénovation de l'hôpital.
Il sort sous les huées. En visite au centre hospitalier de Langon, le ministre de la Santé François Braun, était attendu par environ 150 manifestants venus lui demander d’agir face aux difficultés que connaît l’hôpital de Sud-Gironde, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO. Pourtant, François Braun est venu annoncer à Langon un financement de 40 millions pour la reconstruction des locaux. Mais pour les manifestants présents, la priorité reste le manque de personnel.
"L’hôpital est beau de l’extérieur, mais à l’intérieur, on n’a plus de médecins"
La visite de François Braun en Gironde devait être plus longue. Elle a été écourtée par une visioconférence du gouvernement. Le ministre de la Santé a tout de même eu le temps, ce 17 avril 2023, d’annoncer une enveloppe de 40 millions d’euros afin de rénover l’hôpital Sud-Gironde et d’y construire de nouveaux locaux. Mais à la sortie de sa visite, environ 150 manifestants l’ont interpellé.
"Il donne de l’argent pour la rénovation des locaux alors qu’il y a déjà eu des rénovations. L’hôpital est beau de l’extérieur, mais à l’intérieur, on n’a plus de médecins. C’est quand même plus grave ! Il y a des parents qui arrivent avec des enfants en bas âge aux urgences et à qui on dit : 'C’est fermé, il faut repartir'. Qu’est-ce qu’on fait ? On envoie les gens à Bordeaux ? Mais ils ont le temps de mourir ! C’est inadmissible", alerte une représentante syndicale.
En amont de la visite, les élus du Sud-Gironde ont également demandé des garanties à François Braun sur l’offre hospitalière dans une lettre ouverte. Le maire de Langon, Jérôme Guillem en tête, ces élus pointent la loi Rist qui vise à encadrer l’intérim médical. Un texte dont pâtissent les centres hospitaliers de petite et moyenne taille qui peinent à attirer. L’hôpital Sud-Gironde couvre un territoire qui fait 21 % du département et plus de 200 000 habitants. Pourtant, les urgences y sont régulièrement fermées, comme lors du week-end de Pâques. Les urgences du site de Sainte-Foy-la-Grande, elles, sont fermées du 13 au 23 avril, également par manque de personnel.
Le ministre botte en touche
Lors de sa visite, le ministre de la Santé a pu échanger avec le personnel hospitalier. Une médecin urgentiste l’a notamment interpellé : "Je viens de quitter mon poste de cheffe de service parce que la pression est trop forte." Elle pointe notamment les difficultés liées au manque des effectifs pour un personnel hospitalier trop souvent livré à lui-même. "Travailler seule quand on a besoin d’être deux, par exemple… Il y a beaucoup de pression et ça devient difficile pour toutes les équipes. On a beaucoup de détresses dans les internes", expose-t-elle à François Braun.
S’il indique avoir conscience de la situation, le ministre de la Santé n’a pas réellement apporté de réponse sur la question de la fermeture des urgences. Interrogé à ce sujet, François Braun évacue rapidement : "J’ai déclaré qu’il n’y aurait pas de fermeture sèche, mais qu’on trouverait une solution pour chaque situation, c’est ce que nous faisons ici aussi."
Avant de repartir, le ministre de la Santé a tenté de dialoguer avec les manifestants qui l’attendaient devant l’hôpital de Langon. "Il y a urgence, on a besoin d’argent, lui réclame un manifestant. Regardez, tout ferme ! On a des difficultés partout, le personnel n’en peut plus !" Si François Braun fait de Langon un exemple des "investissements du Ségur mobilisés par le gouvernement" sur la rénovation des locaux, citoyens et élus restent inquiets concernant les services des urgences du Sud-Gironde.