Depuis ce lundi 4 mars, les médecins intérimaires à l'hôpital sont soumis à un nouveau plafond de rémunération, instauré par le ministre de la Santé, François Braun. Une mesure qui n'est pas du goût de certains professionnels de santé remplaçants qui ont décidé de ne pas venir à leur poste comme à Guéret.
1390 euros bruts maximum pour 24 heures de travail : c’est le nouveau plafond de rémunération des médecins intérimaires dans le service public. Une limite fixée par la loi et qui vise à mettre fin aux enchères que faisaient monter certains praticiens remplaçants.
D'autres ont décidé d’arrêter les remplacements pour montrer leur opposition à la mesure, comme en Creuse lundi 4 mars où des remplaçants sont aux abonnés absents. Environ un tiers des médecins intérimaires ont décidé de ne plus honorer leurs remplacements en Creuse, selon l’ARS.
Certains titulaires du public ont dû décaler leurs congés pour pallier le manque. "On a trouvé une organisation qui permet d’assurer la continuité des soins. C’est-à-dire qu’il n’y a aucun soin dégradé sur le département”, assure Dominique Grand, directrice de la délégation départementale ARS Creuse.
Une loi en faveur du privé selon l'opposition
Des soignants, hors caméra, ont tout de même des inquiétudes face à cette nouvelle loi et ils les ont confiés à notre équipe de reportage. Moins de remplaçants, c’est plus de pression pour la maternité, les urgences, la psychiatrie, l'anesthésie ou encore la pédiatrie. Tout cela dans un département qui peine déjà à attirer.
On est déjà un territoire rural où on a déjà une désertification médicale qui est quand même assez importante, et on a peur effectivement que ça ait un impact supplémentaire et que ça vienne renforcer nos difficultés et notre attractivité des petits établissements
Emma Tschirhart, secrétaire du syndicat CGT au Centre hospitalier de Guéretà France 3 Limousin
Pour la députée d’opposition de la Creuse, Catherine Couturier, députée LFI-Nupes, la loi contribue à l’affaiblissement de l’hôpital public. Pour elle, la loi ne concerne pas le secteur privé. “Ils vont aller là où c’est le plus intéressant financièrement, c’est déjà ce qui se passait. Il aurait fallu anticiper déjà l’application de cette loi pour éviter la fuite”, pointe-t-elle du doigt.
Lundi 4 mars, en Nouvelle-Aquitaine, seule la maternité de Sarlat a subi une suspension d’activité faute d’intérimaires. La question de la rémunération des médecins remplaçants pourrait devenir brûlante cet été, lorsque les titulaires prendront leurs congés.
Avec Arnaud Richard-Ferraro / FTV