Les urgences de Langon ont fermé leur porte ce samedi midi, pour quasi-48h. Elles ne reprendront du service que lundi. Le nombre de médecins n’était pas suffisant pour assurer l’accueil des patients, en ce week-end de Pâques.
À midi, c'est terminé. Le service des urgences de Langon a fermé ses portes ce samedi, pour ne les rouvrir que lundi 10 avril, à 8h.
Composer le 15
Déjà, cette semaine, l’hôpital du Sud-Gironde avait dû fermer l’accueil des patients d’urgences, faute de médecins disponibles. "Je me suis dit pourvu qu'on n'ait pas de problème ce week-end, surtout quand on a des enfants en bas âge. Des urgences qui ferment, on va où ?", regrette une riveraine, qui passait devant l'hôpital.
Alors que débute tout juste le week-end de Pâques, les patients ne pourront donc plus se rendre directement à l’hôpital. Ils devront composer le 15 qui orientera par la suite les patients selon leur problème. La maison médicale de garde reste quant à elle ouverte samedi après-midi, jusqu’à minuit, ainsi que dimanche, toute la journée.
Pour autant, les habitants du Sud-Gironde ne seront pas complètement abandonnés. Une infirmière régulatrice reste de permanence pour accompagner les personnes qui se présenteraient à l’hôpital vers les autres centres hospitaliers de la région.
Manque de bras
La pénurie, qui avait inquiété de nombreux patients cet été, perdure. Ici, à Langon, les effectifs comprennent, en temps normal, six médecins urgentistes. Il n’y en a aujourd’hui que deux.
“Depuis début avril et la mise en œuvre de la loi Rist, nous sommes face au mercenariat des intérimaires. Alors que notre hôpital public a une volonté de recruter, on est face à une difficulté de recrutement de ces intérimaires”, regrette Jérome Guillem, le maire de Langon, qui demande une réquisition des personnels pour assurer "la continuité de la santé".
Sur ce territoire de 200 000 habitants, la charge revient donc souvent aux médecins de ville, incités à multiplier les gardes et à rediriger les malades à Bordeaux.
Ces personnels hospitaliers sont gérés par l’Agence régionale de santé qui orchestre sur 42 centres d’urgence et 90 maternités en Nouvelle-Aquitaine, où la pénurie continue de tendre la situation, malgré l’encadrement désormais de la rémunération des intérimaires.
“On gère vraiment au jour le jour. Les intérimaires comprennent que la loi est passée et on remplit les plannings au fur et à mesure”, explique Benoît Elleboode, directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
Depuis lundi 3 avril, l’article 33 de la loi Rist, encadre les tarifs des gardes pour les intérimaires. Ils perçoivent dorénavant 1 390€ brut pour 24h, contre parfois 4 000€ que certains hôpitaux déboursaient pour pallier le manque de médecins.