Promis par la première Ministre le 21 juin, le passage du permis de conduire à 17 ans n'a pas été suivi d'autres annonces depuis. Un manque d'informations qui crispe les professionnels. C'est le cas à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), où une auto-école est plus soucieuse qu'emballée par cette mesure.
C'est une annonce perçue comme une chance pour des dizaines de milliers de jeunes, qui pourraient accéder à la conduite plus rapidement. Il y a quatre mois, la première Ministre Élisabeth Borne affirme qu'il sera possible de passer le permis de conduire dès l'âge de 17 ans à partir du 1er janvier. Sans plus de détails.
"On nous met tous ces jeunes de plus sur les bras"
C'est ce manque d'informations qui rend les auto-écoles inquiètes aujourd'hui. Car le temps presse. Dans l'école Top Conduite de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), il y a de plus en plus de demandes pour passer le permis avant la majorité. Mais l'issue reste floue. "On ne prend pas d'inscriptions pour des permis à 17 ans. Pour l'instant, on attend ce que nous réserve le gouvernement" temporise Noël Egman, moniteur dans cette école de conduite.
Surtout, il pointe le risque encouru d'un passage de permis si précoce. "L'accidentologie des 18-24 ans représente 35% des accidents. Si on rajoute les jeunes de 17 ans, j'ai peur qu'on aille à plus de 40%" s'inquiète-t-il.
Autre donnée à prendre en compte : le manque d'inspecteurs - estimé entre 200 et 250 sur le territoire français - pour assurer l'examen du permis à ces nouveaux candidats. "Comme ça, avec un coup de baguette magique, on nous met 300 000 jeunes de plus sur les bras. Personnellement, je ne vois pas ce que ça pourrait nous apporter, sinon de nous faire aller dans un entonnoir duquel on n'arrivera pas à sortir de toute façon" pointe-t-il.
Pour ces jeunes, cette perspective reste d'actualité et forcément avantageuse. "C'est toujours mieux d'avoir le permis pour se déplacer, aller en cours. C'est toujours plus simple" reconnaît Tom Gardinetti, élève en conduite accompagnée dans cette auto-école.
Le gouvernement n'a pas fourni davantage d'informations pour le moment, à deux mois de l'échéance donnée par la première Ministre.