Narcotrafic."Dans l'ombre du fantasme sur les trafiquants de drogue, se cache une vérité qui mène entre 4 murs ou 4 planches."

Comment dissuader les plus jeunes de basculer dans le trafic de drogues ? Face à la montée du trafic de stupéfiants, la ville de Rennes vient de se voir attribuer une enveloppe de 150 000€ par une mission interministérielle. Objectif : empêcher les plus jeunes de basculer dans les narcotrafics. Déjà menées dans trois autres villes françaises, à quoi ces actions vont-elles ressembler ?

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Le meurtre d'un chauffeur par un tueur à gages de 14 ans à Marseille début octobre, celui de Wilhem Houssin à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) en 2021, dont les jeunes auteurs présumés sont jugés à partir de ce 17 octobre à Rennes. Des tragédies récentes l'ont montré; les adolescents sont devenus les petites mains des narcotrafiquants. 

Le trafic "implique de plus en plus de mineurs. C'est un fait préoccupant, tant du point de vue de la santé publique que de la sécurité et de la tranquillité publiques", rappelle la mairie de Rennes.

Avec 14 autres villes et communes, Rennes vient de se voir attribuer une subvention de 150 000 euros par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). Objectif : prévenir la participation des jeunes aux trafics de stupéfiants. 

Cette aide doit permettre de déployer plusieurs actions sur trois années scolaires, jusqu'en juin 2027. Cinq quartiers de la capitale rennaise, connus pour être des lieux importants de narcotrafic, seront concernés. Le quartier prioritaire de Bréquigny sera le premier à en bénéficier "dès cette fin d'année, précise la Ville, et des propositions concerneront Cleunay et Maurepas dès 2025". Suivront les quartiers du Blosne et de VIllejean.

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Ce plan d'actions se déclinera en cinq volets.

90 professionnels formés

Il s'agira de former les professionnels qui sont au contact des jeunes confrontés ou attirés par le trafic de stupéfiants : animateurs jeunesse, éducateurs spécialisés, animateurs sportifs, personnels de l'Éducation nationale, habitants référents sécurité de la Ville... 90 personnes seront ainsi formées aux mécanismes des narcotrafics, sensibilisées aux facteurs qui rendent les jeunes vulnérables.

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Un deuxième point consistera à cibler ces publics vulnérables à commencer par les très jeunes. Des interventions seront organisées en classe auprès des enfants de CM1, CM2 et 6e en commençant par l'école Jacques-Prévert à Bréquigny. "L'objectif est que l'ensemble des élèves de ces classes, dans tous les quartiers concerné, aient bénéficié d'une action de sensibilisation". Les familles seront associées à ces séquences.

Une attention particulière pour les 13-16 ans 

Les adolescents, déjà connus de la police et la justice, seront particulièrement ciblés, notamment avec la protection Judiciaire de la Jeunesse, pour limiter la récidive. "Cette action devrait bénéficier à une quarantaine de jeunes (âgés de 16 à 21 ans) tous les ans".

À Lille (Nord), le parcours de rupture et de réinsertion est ainsi testé avec l'accompagnement d'une dizaine de jeunes. "Ce parcours s'inscrit dans une démarche globale de presque un an." 

Casser le mythe du dealer

"L'univers culturel de certains mineurs, basé sur les séries, films, jeux vidéo et clips vidéo, crée un imaginaire sur les trafics et diffuse un certain nombre d'idées reçues" (...) banalisant voire glorifiant les trafiquants", rappelle la Mildeca.

Pour essayer de "déconstruire les clichés possiblement attractifs des activités de deal", des adolescents seront chargés de construire une campagne de communication.

À Sarcelles (Val-d'Oise), où le plan a déjà été expérimenté, des jeunes ont ainsi élaboré des petites vidéos pour amorcer l'échange sur des questions telles que l'argent facile, l'influence des pairs, la dangerosité, la guerre des territoires et la dangerosité.

Ce clip ci-dessus, par exemple, montre comment un adolescent, qui n'a pas su dire "non" à une première sollicitation de dealers se retrouve pris dans la spirale du narcotrafic et du meurtre. "Dans l'ombre du fantasme et de la propagande véhiculés sur les trafiquants de drogue se cache une réalité qui mène entre 4 murs ou 4 planches", indique un message à la fin de la vidéo.

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Enfin, en complément de ces actions, la ville de Rennes a demandé au laboratoire de recherche en psycho-criminologie, cognition, comportement et communication de l'Université de Rennes 2 de mener une étude pour essayer de mieux cerner qui sont les mineurs interpelés pour des infractions en lien avec le narcotrafic.

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